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Ces films qui rendent vos salariés complètement fous !

L’entreprise, un univers merveilleux pour les réalisateurs… quand il s’agit de la représenter à l’écran, ils s’en donnent à cœur joie et le résultat n’est pas toujours avantageux, ni pour les patrons, ni pour les salariés ! Certains films présentent des businessmen sous leur jour le plus sombre, comme dans American Psycho, d’autres mettent en scène le parcours d’ouvriers dépressifs… Voici donc cinq films qui mettent en scène la folie des employés, toujours avec humour !

Les temps modernes, 1936 : Chaplin dénonce l’industrialisation

On ne présente plus cette référence cinématographique qui demeure très actuelle du haut de ses 81 ans. Véritable plaidoyer contre l’industrialisation et les usines qui abêtissent les ouvriers, ce long-métrage ne semble pas avoir pris une ride. Ce film muet met en scène la vie d’un ouvrier atteint de dépression nerveuse qui enchaîne les petits boulots pour tenter de subvenir à ses besoins. Celui-ci préfère finalement vivre en prison car, au moins, il y est nourri et logé ! Rythmé, drôle et tragique, ce film constitue une des plus célèbres satires de l’industrie et des grosses entreprises qui consument leurs ouvriers. Considérée comme l’une des plus grandes réussites de Charlie Chaplin, cette œuvre suscite de nombreuses critiques à sa sortie et s’avère très utilisée pour analyser l’époque de la seconde révolution industrielle aux niveaux historique et sociologique.

L’aile ou la cuisse, 1976 : la croisade contre l’industrie alimentaire

L’ultime rencontre de Coluche et de Louis de Funès dans ce film lui assure un grand succès, en plus de son scénario percutant. Intitulé à l’origine Merci Patron, ce long-métrage raconte l’histoire de Charles Duchemin, célèbre critique culinaire. Horreur ! Celui-ci apprend un jour que certains établissements auxquels il s’apprête à décerner des récompenses sont en passe d’être rachetés par le groupe industriel Tricatel. S’ensuit alors une course contre l’industrialisation de la gastronomie à travers le pays. Plus qu’une comédie, ce film traite d’un réel problème qui touche la France à l’époque de sa sortie : l’invasion de la malbouffe industrielle. Diabolisé, Tricatel se voit finalement démasqué dans une émission de télévision où Duchemin démontre la vraie nature de sa nourriture chimique. Le propos du film ne réside pas tant dans l’humour que dans la dénonciation de l’industrialisation du pays. Ce sujet demeure très actuel car la malbouffe fait toujours l’objet de nombreuses polémiques. Les fermetures de grandes usines qui se déroulent successivement en ce moment mènent d’ailleurs presque au cheminement inverse, où les ouvriers réclament la réouverture de leurs lieux de travail. Un film qui pousse à réfléchir sur la place des grandes industries.

American Psycho, 2000 : un psychopathe à Wall Street

Point de haine de l’industrie dans ce film, qui se classe à la fois dans les catégories horreur et polar. American Psycho met en scène la vie de Patrick Bateman, jeune cadre dynamique new-yorkais, psychopathe dans son temps libre. Tiré d’un roman, le long-métrage retrace la vie de cet homme d’affaires, qui se révèle en tueur fou furieux qui massacre ses collègues. Véritable satire du monde de la finance, cette œuvre laisse penser que les traders et autres sont tous des vampires assoiffés de sang. Une comparaison qui ne date pas d’hier ! La scène des cartes de visite compte parmi les plus célèbres de cette œuvre : tous les « vice présidents » de l’entreprise se battent en examinant la couleur, la texture… de leur carte de visite. L’obsession du détail le plus absurde ainsi mise en scène reflète exactement l’opinion du public au sujet de bon nombre de grands dirigeants : ceux-ci se préoccupent davantage de leurs vêtements et accessoires que de leurs salariés. Sous ses airs de businessman intraitable, Patrick Bateman demeure donc un grand psychopathe, qui décapite, égorge, hache et viole sans limite dans son vaste appartement hors de prix.

99 Francs, 2007 : quand l’industrie de la pub prend cher

Octave a toujours voulu être publicitaire. Créatif et passionné, il a accompli son rêve et se rend compte que ce métier, au lieu de lui avoir permis de s’épanouir, l’a rendu insensible. Ce chef d’œuvre de Jan Kounen s’inspire, lui aussi, du roman éponyme 99 Francs, de Fréderic Beigbeder. Le film dépeint l’univers de la publicité de façon crue et ignoble, où seul le rendement et la satisfaction client importent. « Quand un publicitaire meurt, il n’y a pas d’encart dans le journal. Pas d’annonce à la télé. Quand un publicitaire meurt, il est remplacé par un autre publicitaire » assène le personnage principal. Ce long-métrage met en image le mal être de nombreux employés, esclaves des clients de l’entreprise. La publicité est présentée comme un milieu superficiel, cruel et ultra compétitif. Elle finit par avoir la peau du héros, qui se jette du haut de son agence et rêve de retrouver la femme de sa vie avant de s’écraser sur la voiture de son client. 99 Francs constitue une critique acérée de l’industrie commerciale. Comme le livre l’indique : « Dans la pub, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas ».

Louise Michel, 2008 : pour Noël, ils se paient le patron !

Ce road-movie complètement décalé retrace le parcours hallucinant d’une ouvrière chargée par ses collègues de faire assassiner le patron de leur usine, qui a fait fermer leur lieu de travail du jour au lendemain. Mélange parfait d’absurde et de cynisme extrême, ce film met en scène des transgenres qui côtoient des tueurs à gages atteints de cancer en phase terminale dans une ambiance ultra glauque voire malsaine. Depuis Guy, ouvrier métallurgiste qui cherche à retrouver le métal qui composait le World Trade Center, jusqu’à la cousine Jennifer, incapable de trouver la bonne cible à abattre qui s’effondre tous les deux mètres, les personnages de ce film n’ont rien de réaliste ni même d’attachant ! Ils traduisent cependant le réel sentiment de perte de repères ressenti par certaines franges de la société. Les ouvrières n’ont plus rien à perdre et décident d’achever leur patron. « Parce que devoir mouiller ton doigt pour ramasser les miettes au fond de ton placard, t’appelles ça vivre ? » conclut Louise, l’héroïne du film.

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