Faut-il être riche pour entreprendre ?

Si j’avais un capital, un héritage ou si je gagnais au loto…, je pourrais créer ma boite car j’ai un idée qui peut rapporter gros. Mais notre porteur de projet n’a pas un sou d’économie. Mais il est possible aujourd’hui pour celui qui suit les actualités entrepreneuriales de peut-être faire fortune. Depuis 2008, avec la création du statut d’autoentrepreneur, tout est possible !

 Qui a dit que le fils ou la fille d’un ouvrier ne pouvait pas devenir entrepreneur ? Si les bourdieusiens parlent de reproduction sociale, certains dirigeants devenus célèbres sont issus d’un milieu diamétralement opposé à celui dans lequel ils vivent désormais. Partis sans un sou en poche, ces derniers ne doivent leur réussite qu’à leurs qualités, leur mérite personnel et leur opiniâtreté. Et si le prochain « self made man », c’était vous ?

Il est vrai que monter sa boîte n’est pas une mince affaire. Ce type d’investissement ne nécessite pas la plupart du temps de fonds faramineux comme on peut trop souvent le penser. Parmi les indispensables, retenez plutôt l’idée de savoir où l’on va et avec qui l’on y va. Que l’on soit issu d’une famille modeste et/ou d’un quartier difficile, l’entrepreneuriat n’est pas tant une question d’argent que de volonté et de persévérance. En témoignent les nombreux entrepreneurs, qui se sont lancés dans l’aventure entrepreneuriale les poches vides, comme Mohed Altrad, le Syrien autodidacte devenu milliardaire, qui, aujourd’hui, font partie des modèles à suivre.

Quartiers difficiles et milieux ruraux : authentique terreau entrepreneurial 

Si les banlieues constituent un véritable vivier de footballeurs professionnels français, elles ne sont pas pour autant ce qu’on pourrait appeler des « déserts entrepreneuriaux », bien au contraire. « Sans aucune démagogie, l’avenir de notre pays réside autant dans nos banlieues qu’à «Normale Sup’» chez des jeunes capables de faire évoluer notre modèle plutôt que ceux sélectionnés pour perpétuer un modèle qui ne cesse d’accumuler des échecs pour le plus grand nombre…

Ce sont eux qui créeront les entreprises de demain. Ils embaucheront ceux de la première chance », explique Pascal Picq dans son œuvre « Un paléoanthropologue dans l’entreprise ». Autrement dit, stop aux clichés ! Du côté des régions dites rurales, entreprendre ne demeure pas non plus à classer dans les insurmontables. Les entrepreneurs sont accueillis à bras ouverts par ces lieux car implanter une société demeure synonyme de création d’emplois. Les coûts tels que celui du loyer se révèlent d’ailleurs moins élevés que pour les grandes villes. Il faut avouer qu’une bonne connexion à internet suffit souvent aujourd’hui à lancer un business. En plus de profiter d’une qualité de vie optimale, loin de la pollution, des aides régionales sont également là pour vous aider dans votre activité. 

Entreprendre au chômage, c’est possible !

On n’y pense pas toujours mais le chômage peut constituer une opportunité pour ceux qui souhaitent créer leur entreprise. Sans activité, les chômeurs qui veulent entreprendre disposent de suffisamment de temps pour envisager pleinement leur projet et savoir si oui ou non leur business model tient la route. Dans le cas où ils décident, finalement, de fonder leur société, des aides sont prévues par l’État pour les aider dans cette tâche emplie d’embuches. Ces aides à la création d’entreprise se présentent sous trois formes : une aide financière et un accompagnement, une exonération de charges ou le maintien de certaines allocations. Et puis, après tout, pour retrouver un emploi, pourquoi ne pas se le créer en fondant sa propre entreprise ?

– Le premier type d’aide s’inscrit dans le cadre du dispositif NACRE (Nouvel Accompagnement à la Création ou la Reprise d’Entreprise)

Il vise à financer la constitution du capital de la société ainsi que les besoins de financement liés à son fonctionnement. Un accompagnement est également prévu qui peut se dérouler sur trois ans après le démarrage de l’activité.  Il est possible d’obtenir une aide financière (prêt à taux zéro et sans garantie). Elle doit obligatoirement être couplée à un prêt bancaire au moins du même montant. Le prêt NACRE à taux zéro est compris entre 1.000 € et 8.000 € sur 5 ans maximum. 

– Depuis le 1er janvier 2019, l’ACCRE s’appelle  l’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprises).  Le dispositif ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise) permet de bénéficier d’une exonération temporaire de cotisations sociales sur 12 mois. Elle  ouvre droit à une aide financière la création ou reprise de l’entreprise (l’ARCE).

L’ACRE (aide aux créateurs et repreneurs d’entreprises)

Elle consiste en une exonération de cotisations sociales pendant un an, sous conditions, pour tous les créateurs et repreneurs d’entreprises.

L’exonération ?

L’exonération ne concerne pas toutes les cotisations et contribution sociales, elle s’applique sur :

L’exonération de cotisations sociales dont bénéficie le créateur ou le repreneur d’entreprise avec l’ACRE est :

Le créateur ou repreneur d’entreprise ne peut pas bénéficier de l’exonération de cotisations sociales ACRE si son revenu professionnel est supérieur au montant du plafond annuel de la Sécurité sociale, soit 40 524 euros au titre de l’année 2019.

Les créateurs et repreneurs d’entreprise dont le revenu professionnel se situe entre 75% et 100% du montant du plafond annuel de la Sécurité sociale bénéficient d’une exonération dégressive de cotisations sociales grâce à l’ACRE.

L’exonération dégressive porte sur les cotisations sociales suivantes : l’assurance maladie, la maternité, la retraite de base, l’invalidité décès et les prestations familiales. Les autres cotisations et contributions sociales sont dues en totalité.

Le montant de l’exonération dégressive est obtenu grâce au calcul suivant : TC / (25% du PASS × (PASS-R))

La durée de l’exonération de cotisations sociales ACRE

L’exonération de cotisations sociales ACRE, qu’elle soit totale ou dégressive, s’applique pendant une durée de 12 mois.

Les micro-entrepreneurs peuvent toutefois bénéficier d’une prolongation des exonérations ACRE pendant 24 mois sous conditions.

– Certaines allocations peuvent se voir maintenues une fois l’entreprise établie. Selon le type d’aide, les chômeurs peuvent en effet continuer à percevoir des minima sociaux pendant des durées définies. En plus de bénéficier de l’ARE (Aide au retour à l’emploi), les chômeurs peuvent aussi profiter de 45 % des droits restants dus sous forme de capital lors de la création ou de la reprise d’une société. Pour les recevoir, ils devront alors signaler leur projet après de Pôle emploi.

À défaut d’être riche, faut-il être fou ?

Lorsqu’on souhaite entreprendre, la question à se poser n’est pas tant de savoir s’il faut être riche mais plutôt si l’on est assez fou pour oser se lancer. Créer son entreprise représente un véritable challenge. Au vu du nombre de contraintes que cela implique, être doté d’un petit degré de folie reste utile pour se jeter à l’eau.

Tout d’abord, il faut bien l’avouer, vos chances de réussite sont inférieures à celle de connaître un échec. Notez que bon nombre d’entrepreneurs à succès ont, dans un premier temps, échoué. Oubliez l’image du dirigeant qui se consacre au golf, vous n’aurez pas d’horaires fixes et pourrez, bien entendu, oublier les 35 heures… Se déconnecter, et ce, malgré la fatigue, demeure difficile pour un dirigeant. Celui-ci doit constamment montrer son investissement sans faille à ses salariés. Côté salaire, ne vous attendez pas à gagner des millions, du moins dès le début de votre activité. À titre d’exemple, Frédéric Mazzella, le mythique fondateur de BlaBlaCar, a reconnu avoir dû manger des pâtes pendant plusieurs années avant de faire partie des licornes françaises. Persévérance et remise en question se doivent d’être vos maîtres-mots.

Si ce petit tour d’horizon évoque certaines difficultés qui régissent la vie de nombre d’entrepreneurs, il est loin d’être exhaustif. Souvenez-vous, néanmoins, qu’entreprendre est, avant tout, le fruit d’une expérience unique avec la possibilité d’exercer un métier qui vous passionne. Demandez-vous pourquoi vous souhaitez vous lancer. Un indice, la réponse ne doit pas être d’ordre matériel… 

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