Faut-il baser son business model sur la confiance ?

AirBnB, BlaBlaCar, Leboncoin… Ces entreprises ont pris le pari de la confiance dans le business model et ont décollé en se basant seulement sur la confiance des utilisateurs entre eux. Celles-ci suppriment tout simplement les intermédiaires entre le consommateur et le service rendu mettant en interaction directe des personnes qu’elles ne connaissent pas. Et si vous faisiez comme elles ?

On observe que 49% des Français ont recours à la vente ou l’achat de biens entre particuliers et que 59% d’entre eux confient avoir confiance en cette pratique, d’après une étude de l’observatoire de la consommation Cetelem. Les consommateurs semblent ainsi s’organiser entre eux et certaines entreprises savent tourner ce phénomène à leur avantage.

La remise en cause de la confiance comme baseline

Quand on parle de pouvoir, il faut souligner que la confiance que le peuple place en ceux qui le dirigent s’est toujours révélée primordiale. Les discours rassurants des dirigeants de pays, tout comme le recours à la propagande, visent à maintenir la crédibilité des puissants aux yeux de la population qui, si elle retire son soutien, peuvent aller jusqu’à les décapiter… 

Il en va de même dans le secteur de l’économie : les acheteurs n’investissent que dans des biens dont les entreprises ont leur confiance. La publicité n’a d’ailleurs d’efficacité que parce qu’elle repose sur la croyance du consommateur que cet objet va effectivement révolutionner sa vie et détenir les caractéristiques avancées. 

Depuis quelques années, la confiance est mise à mal. Les affaires successives de corruption et d’arnaques dans tous les domaines ont sérieusement refroidi les acheteurs et électeurs, qui se tournent plus volontiers vers d’autres solutions. Les grandes entreprises en subissent cet effet. 

Plusieurs entrepreneurs, au regard affuté, ont remarqué ce phénomène, ont pensé des business model basés sur ce constat et le succès semble au rendez-vous.  

Economie de la confiance, du partage ou collaborative ?

Théorisée par Eloi Laurent, l’économie de la confiance renvoie à ce besoin des acheteurs d’effectuer des transactions entre eux et d’avoir le moins possible recours à de tierces personnes. Les particuliers ont développé une certaine méfiance notamment envers les grands groupes et recourent davantage au C2C : customer to customer, service de consommateur à consommateur. 

L’économie de la confiance désigne en réalité différents modèles économiques tels que l’économie du partage ou l’économie collaborative. Ces dernières prennent la forme de covoiturage, de troc, d’achats ou encore d’échanges d’appartements, toujours entre consommateurs. L’entreprise n’intervient plus que pour fournir un moyen de mise en contact entre les deux parties. L’économie du partage, elle, consiste à construire des biens ensemble pour que ses acteurs puissent en profiter. Il peut s’agir, par exemple, de partager le prix d’un trajet longue distance. Certaines communautés développent pour ce faire des logiciels libres.

De son côté, l’économie collaborative, si elle ressemble beaucoup à l’économie du partage, elle génère néanmoins plus de profit. Celle-ci vise également la production de services à plusieurs dont la majorité des bénéfices produits se voient versés à l’entreprise. Le modèle collaboratif capitalise davantage par rapport à l’économie du partage à proprement parler car il s’inscrit toujours dans le domaine des services. Il faut savoir que l’entreprise de mise en réseau retire un pourcentage sur les productions. A titre d’exemple, la plateforme de covoiturage BlaBlaCar propose à des particuliers de mettre les places restantes dans leurs voitures en vente à d’autres particuliers pour de longs trajets et le site prélève un certain montant sur les transactions effectuées.

La numérisation et le service, des créneaux à prendre 

Dans une société où les clients semblent se méfier des grandes entreprises, celles-ci ne sont pourtant pas près de disparaître. Le secteur des services connaît un véritable renouveau grâce aux nombreuses applications qui fleurissent de part et d’autre. Le numérique représente un réel enjeu pour les sociétés de demain : les particuliers s’arrangent certes entre eux mais leurs échanges s’opèrent majoritairement grâce à des plateformes numériques, dispensées par les entreprises. 

À titre d’exemple, Leboncoin ou La Centrale ne sont pas célèbres pour leur offre de services physiques et matériels. Ils le sont davantage pour leur site qui propose des millions d’objets d’occasion et leur permet d’entrer en contact rapidement avec leurs propriétaires afin de leur acheter directement. Les plateformes numériques et applications de mise en relation représentent une véritable perspective à étudier pour les entrepreneurs souhaitant se lancer. Plusieurs prestataires de services ont, par ailleurs, pu s’intégrer au sein d’entreprises comme AirBnB, une plateforme d’échange d’appartements entre particuliers. Il existe différentes manières de s’associer à un phénomène de plateforme numérique à succès : à travers un partenariat ou en proposant des services complémentaires, par exemple.

Quelques exemples d’entreprises de l’économie de la confiance

Les entreprises évoquées tout au long de cet article surfent sur l’économie de la confiance de façons variées. L’économie collaborative génère du profit et s’avère intéressante pour de jeunes entrepreneurs en quête de succès. BlaBlaCar propose un service de covoiturage aux internautes qui partagent le prix des trajets longue distance en constitue la preuve. Si cette démarche semble relever de l’économie du partage, il faut garder en tête que la plateforme s’attribue une partie des bénéfices afin de continuer à développer ses systèmes de données et d’informations. 

AirBnB fonctionne de façon similaire : les locataires d’appartements à louer conservent leurs biens et une grande partie des sommes versées va directement à la plateforme. 

De la même façon, la célèbre entreprise américaine Uber permet à des particuliers de s’improviser chauffeurs pour en dépanner d’autres via une application, qui retire des bénéfices à chaque course.

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