L’entrepreneuriat rime-t-il avec bonheur ?

L’entrepreneuriat est devenu une nouvelle opportunité depuis 2008 avec le statut d’autoentrepreneur et les incubateurs, entre autres, qui ont soutenu les porteurs de projet, et n’ont cessé de souffler un nouvel espoir dans un système sclérosé. L’entrepreneuriat est souvent perçu comme la clé du succès et un passeport pour une vie plus libre. A terme, il n’est pas faux de considérer que d’avoir une petite idée, qui croît et devient une affaire qui fait ses preuves par ses propres efforts, puisse être symbole de réussite et d’indépendance. Mais la réalité du quotidien peut s’avérer quelque peu différente…

La création de l’entreprise

Au départ naissent une idée et une conviction. Puis vient le temps de « concrétiser » et donc de « faire des choix ». Voici quelques problèmes qui peuvent se poser dans votre parcours :

– D’un point de vue personnel

Il existe un fait qui peut s’avérer être le premier obstacle : la perception de votre entourage. Dans le cadre de l’entrepreneuriat, il est indispensable de se faire confiance et de savoir s’entourer pour optimiser ses chances de réussite. Il n’est donc pas toujours simple d’assumer les doutes de sa famille ou encore de ses amis. De même, le défi sera de savoir trouver des partenaires qui vous correspondent et qui croient en votre idée.

– D’un point de vue professionnel

Plusieurs décisions et démarches devront être à la base de votre projet. Principalement, il faudra déterminer le statut de votre future entreprise et lui trouver des solutions d’investissement.

En tant que responsable de votre propre entreprise, vous devez considérer la forme que vous souhaitez lui donner : SAS, SARL, EURL… Toutes ces formes reposent sur des conditions, des prises de risques et des fiscalités différentes.

Au sein de cette réflexion, il faudra veiller à séparer ses biens professionnels de ses biens patrimoniaux en optant pour une entreprise ou une société à responsabilité limitée ; ou encore en utilisant la loi Dutreil permettant l’insaisissabilité des biens personnels par des créanciers professionnels, via une déclaration préalable chez un notaire.

Une fois ce type de questions résolu, l’heure est à la réalisation d’un dossier basé sur une étude de marché approfondie, une projection budgétaire détaillée et la démonstration de l’ensemble de votre stratégie commerciale. L’idée est de convaincre des investisseurs de vous donner les moyens de débuter votre projet. Il sera indispensable d’être fiable, créatif et averti concernant le marché choisi.

Le futur succès d’une entreprise dépend grandement de ce critère : le réalisme dans un contexte économique donné. C’est une première étape qui, souvent, fait rompre avec l’idéalisme de l’entrepreneuriat nourri par un rêve de liberté.

Une fois cette rupture consommée, elle laissera place aux contraintes parfois complexes de la mise en pratique du projet pour atteindre des objectifs certes réfléchis, mais néanmoins théoriques.

L’évolution de l’entreprise

« Indépendance » n’est pas synonyme de « simplicité » : décisions, prises de risques, obstacles, choix administratifs… Les réalités de la création de l’entreprise correspondent généralement à celles de son évolution.

– D’un point de vue personnel

Au début de l’aventure, une notion qui peut sembler être un détail ou une question d’équilibre assez simple à résoudre, remet finalement en question le principe de liberté. Cette notion est « le souci ». Peu sont les entrepreneurs qui parviennent à « déconnecter » de leurs affaires lors des temps familiaux : téléphone allumé le dimanche, dossiers à traiter en vacances…

Une autre réalité qui peut avoir une incidence directe sur votre vie privée, sont les garanties de votre protection sociale. Un TNS (Travailleur Non Salarié) voit ses prestations sociales de 30 à 50 % moins intéressantes que celles d’un salarié. De plus, le RSI ne couvre pas les maladies professionnelles, ni les accidents de travail, ni le chômage.

Bien évidemment, des solutions existent. Il est possible de ne pas être détenteur de la majorité du capital de son entreprise, par exemple ; ce qui permet de bénéficier d’un statut de salarié. Des assurances complémentaires existent également pour prévenir les situations indésirables.

L’incidence directe du bien-être de son entreprise sur le bien-être de son contexte personnel, mène indéniablement l’entrepreneur à éprouver des difficultés à séparer « vie privée » et « vie professionnelle ».

– D’un point de vue professionnel

Une fois que vous vous êtes confrontés à l’ensemble des points que nous venons d’énoncer, reste le quotidien même de la gestion d’une entreprise.

Le principe de « savoir s’entourer » demeure primordial à un niveau technique mais également à un niveau promotionnel. Avoir une idée et un savoir-faire ne suffit pas : il faut être « vu ». Confier cette tâche à des professionnels peut être alors incontournable. Adapter votre publicité, cibler un public déterminé sont essentiels car ce sont ces principes qui créeront une clientèle indispensable à votre réussite.

N’oublions pas la gestion administrative et celle des ressources humaines en cas de développement. La comptabilité, le recrutement, le licenciement (malheureusement), font tout aussi partie intégrante de la vie d’un entrepreneur.

De sa conception à sa réalisation, l’entrepreneuriat demande une réelle implication professionnelle, tant quantitative que qualitative, qui déborde souvent jusque dans la sphère privée.

En définitive…l’entrepreneuriat rime avec bonheur ?

Les notions de bonheur et de liberté répondent à des critères personnels. A la question « l’entrepreneuriat peut-il rimer avec bonheur ? », nous répondons oui et non à la fois. La vraie question est plutôt celle-ci : « Êtes-vous prêt à travailler davantage avec passion et conviction au point de ne pas compter les heures et les efforts pour dépasser les obstacles ? » Si oui, alors l’entrepreneuriat sera VOTRE bonheur !

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