Un entrepreneur qui coordonne la construction d’immeubles avec brio

Laurent Moretti, 38 ans, vient de loin. Après un parcours estudiantin fastidieux, il travaille durant huit ans dans un grand groupe d’équipements industriels. Jusqu’au jour où il lance sa propre société d’ingénierie, Artensi. Portrait d’un entrepreneur de talent qui a fait de ses péripéties, une force.

Du courage, il en fallu à Laurent Moretti, fondateur d’Artensi pour en arriver jusque-là. « Comme quoi, on peut s’en sortir lorsqu’on vient d’un quartier difficile. Il faut faire mentir les statistiques ! (rires) », relativise-t-il avec humour.

Un parcours estudiantin nommé « persévérance »

Né dans une cité HLM de Fontenay-sous-bois (94), son parcours estudiantin est celui de « la persévérance » comme il aime à dire. Après sa 4ème et sa 3ème, l’encadrement scolaire juge qu’il n’est pas fait pour la filière générale. Intéressé par l’électrotechnique, il passe successivement un BEP, un CAP puis un BAC Pro dans le domaine entre 1991 et 1995. « Cela a été très formateur. Ces filières sont très professionnalisantes. Et puis, au bout du compte, cela m’a donné goût aux études que j’ai poursuivies », confie Laurent. Peu après, il se lancera donc dans un BTS électrotechnique puis intégrera l’école d’ingénieurs de Cachan, en filière génie électrique et informatique industrielle.

Du salariat dans un grand groupe à l’entrepreneuriat

SPIE, l’entreprise dans laquelle il travaille en alternance lui propose un poste au sortir de son école en janvier 2001. « Une merveilleuse opportunité pour me perfectionner dans la réalisation, l’assistance, l’exploitation et la maintenance d’équipements industriels », ajoute-t-il. Il y travaille en tant que responsable des études jusque en 2007. Un an auparavant, l’idée de l’entrepreneuriat a déjà commencé à germer dans sa tête. Il explique : « A SPIE, je travaillais avec de nombreux prestataires extérieurs pour réaliser les projets demandés. J’ai réalisé que je m’étais constitué un réseau important et me suis dit que je pouvais l’exploiter. L’idée de mon entreprise était née. »

Offrir un service sur-mesure

Financé grâce des fonds personnels, des prêts bancaires et l’aide de la Banque publique d’investissement (Bpifrance), Artensi voit le jour en 2006. Concrètement, la société coordonne de A à Z la construction d’immeubles de travail ou leur transformation. Le but selon le dirigeant est « de créer des locaux sur mesure pour que les gens travaillent dans les meilleures conditions ». Artensi entend se différencier en fournissant aux bailleurs des prestataires performants et un suivi de qualité en amont et en aval des projets réalisés. « En somme, dès que les clients m’appellent pour un problème, je mets un point d’orgue à leur trouver une solution dans les plus brefs délais. Proposer un service de qualité et efficace constitue l’ADN d’Artensi », précise Laurent Moretti.

Après dix ans d’existence, Artensi est en pleine croissance. 2015 a enregistré un chiffre d’affaires de 675 000 euros et le fondateur vise 850 000 euros en 2016. Ses principaux clients sont des hôteliers, des constructeurs d’hôpitaux, des promoteurs et des gestionnaires immobiliers. Enfin, l’équipe est composée de 9 collaborateurs aujourd’hui, la plupart étant des ingénieurs.

Trouver les collaborateurs partageant le même état d’esprit

D’ailleurs, Laurent ne cache pas la difficulté qu’il a eue pour recruter les profils adéquats : « Il n’a pas été simple de trouver des personnes qui possèdent la compétence mais aussi partagent l’état d’esprit de l’entreprise. Notamment le fait que nous travaillons de manière très collaborative. Pas tout le monde n’est apte à cela. »

Et d’ajouter que la vie d’entrepreneur, c’est aussi avoir le nez dans d’autres choses que son cœur de métier, comme par exemple, la comptabilité, l’administratif que l’on ne maîtrise pas d’emblée et qui prennent beaucoup de temps. Pour l’entrepreneur, savoir gérer le timing est primordial pour concilier sa vie professionnelle avec celle de sa famille. « Je communique beaucoup avec la mienne. Cela lui permet de mieux comprendre mon travail au quotidien et d’être plus tolérante lorsque je suis très pris », partage-t-il.

L’entrepreneuriat comme liberté

Mais le fondateur d’Artensi adore son métier. « Avoir la liberté de prendre des décisions, de tester des choses, relever des défis au quotidien, pour moi, c’est la liberté qu’offre l’entrepreneuriat », s’enthousiasme le jeune homme qui est aussi un passionné de sport automobile et de golf, deux disciplines « où il faut aussi se challenger ». En parlant de « challenges », à l’horizon 2017, Laurent souhaite développer sa clientèle dans le sud de la France et créer des pôles spécialisés au sein de sa société.

Il esquisse un silence et reprend avec une pointe d’émotion : « Quand je regarde en arrière, je me dis qu’un sacré chemin a été parcouru… Je me dis que le meilleur conseil à donner aux futurs entrepreneurs est de savoir prendre des risques et de croire en son projet. Sinon personne ne le fera à sa place. » Ce sera sa conclusion.

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