
La création d’une entreprise dans les départements d’outre-mer reste soumise au même cadre légal que dans les autres départements. Cependant l’excentrement des départements d’outre-mer créée des conditions économiques différentes.
Chaque DOM devient ainsi un micromarché largement déconnecté du reste de la France. Ce phénomène peut s’expliquer par l’autonomie fiscale, monétaire et douanière dont disposent les territoires d’outre-mer. Les créateurs d’entreprise doivent tenir compte de ces particularismes. Quels sont donc les secteurs à privilégier ou à éviter dans les départements et territoires ultramarins pour maximiser les chances de succès de son projet entrepreneurial ?
Le tourisme, un secteur porteur dans les DOM/TOM
Les DOM/TOM jouissent, à l’exception de Saint-Pierre et Miquelon, d’un climat chaud et ensoleillé qui en font des destinations de vacances privilégiées, notamment pour les métropolitains qui apprécient de profiter du soleil lointain.
Le tourisme y est ainsi un secteur durablement important. Encore faut-il pour le nouvel entrepreneur pouvoir s’y faire sa place au soleil en apportant un plus sans se contenter de copier ce qui existe déjà. Il existe ainsi un marché pour des hébergements différents (authentiques et/ou écologiques) ou pour des activités touristiques nouvelles, voire même pour des produits destinés à être vendus aux touristes tels que des souvenirs originaux, changeant de l’éternel rhum arrangé.
Les énergies renouvelables, encore plus indispensables qu’en métropole
Les DOM/TOM sont largement dépendants d’énergies fossiles importées, une situation peu soutenable à long terme. Le besoin de nouvelles énergies est encore plus important qu’en métropole (il n’est guère envisageable de créer des centrales nucléaires dans ces territoires souvent instables sismiquement) et le climat ensoleillé est propice à l’énergie solaire ou aux énergies dérivées de la végétation.
En revanche les pièces détachées sont peu disponibles, en raison de l’éloignement de la métropole, et il est essentiel de miser sur des solutions rustiques, pouvant être entretenues aisément sans dépendre de techniciens trop spécialisées ou de pièces détachées à faire venir de métropole.
Des marchés locaux limités
Chaque DOM/TOM est un micromarché autonome compte tenu des liaisons onéreuses avec la métropole ou entre DOM/TOM. La faible taille de ces micromarchés, couplée au fort taux de chômage et au revenu moyen plus faible qu’en métropole des départements et territoires ultramarins rend ces zones peu propices au développement d’activités de fabrication. Il semble en effet difficile d’y trouver suffisamment de clients pour rentabiliser une activité, sauf en se tournant vers l’exportation. Les plus audacieux des entrepreneurs antillais et guyanais pourront s’orienter vers le Brésil, marché prometteur et géographiquement proche mais cependant encore difficile d’accès pour une petite entreprise.