
L’événement de la semaine dans la High Tech c’était incontestablement LE WEB. Pourtant au moment même où Paris se glorifiait d’accueillir le gratin de l’Internet et la vision du futur des gourous américains, avait lieu au cœur du Silicon sentier une initiative franco-française qui mérite certainement un coup de projecteur: le lancement de l’association des éditeurs français du logiciel au nom guerrier évocateur « EFEL POWER »!
Sous l’impulsion de son président Alain Garnier, 30 éditeurs français de toute taille s’élèvent contre l’hégémonie américaine et revendiquent le « produire français » , face à un constat alarmant : seulement deux éditeurs français figurant dans le top 100 des éditeurs mondiaux : Dassault système le premier français (16e) fait moins de 3 milliards de dollars quand le premier , Apple, réalise 160 milliards… et le 2ème (Cegedim) est a la 89e place avec 380 millions.(Source : Forbes/ PWC100).
Au sein de l’Europe, la situation n’est pas meilleure : la France pèse 5 fois moins que l’Allemagne, 2 fois moins que la Suède, et 30% de moins que le Royaume-Uni !
Même en France, les achats publics ne commandent que 25% de leur budget en logiciels (contre le double en services IT) et très peu en « logiciel français », préférant le plus souvent redévelopper des systèmes entiers via les SSII conduisant à des aberrations comme le développement puis l’abandon du système de paye des armées “Louvois” après 6 millions d’investissements directs et près de 500 millions de coûts engendrés*
Un Objectif = créer la marque France du logiciel
Comment sortir de cette situation ? En créant un véritable label « made in France » reconnu dans le monde qui puisse entrer dans la stratégie des achats de nos entreprises et créer les champions français de demain.
Car l’excellence de la filière logicielle et des ingénieurs français n’est plus à démontrer…On ne compte plus les startups qui bien souvent doivent se délocaliser outre-Atlantique pour accéder à des marchés qui leur sont fermés en France.
La faire reconnaitre et peser sur le plan économique, c’est le défi que s’est fixé l’association EFEL en regroupant des éditeurs, start-ups ou d’entreprises déjà installées, open source ou propriétaires, et qui partagent tous un critère essentiel :la production d’actifs technologiques français !
1 milliard d’investissement « gratuit » pour doper la filière
Et le paradoxe, c’est que l’Etat aurait les moyens de booster de manière décisive la filière du logiciel en France qui ne représente que 21% du CA en 2012, loin derrière le service (61%) et le conseil (18%) .
En effet, un milliard d’euros pourrait être facilement réinjecté par l’Etat si seulement
– 10% des dépenses publiques sur des projets IT étaient fléchées sur des projets agiles a base de logiciels français plutôt que sur du spécifique.
– 30% des décisions d’achats publics de logiciels étaient réalisés sur des logiciels français
Comment soutenir l’action de EFEL?
Si vous souhaitez soutenir cette initiative, un seul mot d’ordre : achetez Français … et faites passer le mot !
L’association souhaite recenser les éditeurs français avec un objectif de 100 membres dans les 6 mois et devrait faire parler d’elle très prochainement avec des actions de sensibilisation auprès des pouvoirs publics, des grandes entreprises et des organisations internationales.