
Suite à la mort brutale de Christophe de Margerie, deux noms ont été cités pour lui succéder : Philippe Boisseau et Patrick Pouyanné. Le premier est directeur du marketing et l’autre est directeur de la branche raffinage-chimie. À savoir que les deux font partie du comité exécutif depuis 2011. Pleins feux sur les profils des deux cinquantenaires, qui pourraient chacun former un duo avec l’ancien PDG Thierry Desmarest à la tête du groupe.
Philippe Boisseau, directeur du marketing
Cet ancien du cabinet de François Léotard à la Défense est arrivé chez Total en 1995, après avoir fait un saut aux États-Unis et en Argentine. À ce jour, Philippe Boisseau dirige 14,000 stations-service et également la branche solaire. À la fois ingénieur des Mines et diplômé de Polytechnique, ce dernier est aussi passé par l’exploration-production au Moyen-Orient. Ce qui démontre qu’il est parfaitement calibré pour ce poste. Le concept de stations low-cost Total access, c’est lui qui l’a piloté. Une des missions les plus ardues à laquelle il a eu affaire : la conservation du réseau de stations-service quand les concurrents se désengagent et que les hypermarchés vendent à prix coutant. Enfin, ce grand amateur de musique classique et d’équations mathématiques sophistiqué est connu pour être diplomate et à l’écoute.
Patrick Pouyanné, directeur de la branche raffinage-chimie
Cet ex-directeur de cabinet de François Fillon quand il était ministre a fait ses premiers pas chez Elf en 1997 (à savoir que la société a été absorbée par Total trois ans après). Comme Philippe Boisseau, Patrick Pouyanné est lui aussi diplômé d’X-Mines : il est à la fois ingénieur et détient même un diplôme de Polytechnique. De l’Angola au Qatar, ce dernier rejoignait la branche exploration-production de plusieurs pays. Voilà maintenant deux années qu’il dirige la chimie et le raffinage chez Total. Sa mission difficile fut de rapprocher le raffinage et la pétrochimie. Alors que Total demeure la seule major pétrolière à essayer ce type de synergie, les deux activités ont du mal à se frayer un chemin en Europe. Enfin, Patrick Pouyanné, de sa voix de stentor, n’hésitera pas à imposer son point de vue, ce qui lui donne un petit air autoritaire qu’il arrive à adoucir.
Le conseil d’administration se réunit ce matin pour décider.