
A l’heure actuelle, le taux moyen des prêts à l’habitat pour les particuliers est au plus bas. Assurément, si vous n’êtes pas propriétaire, c’est bel et bien le moment d’emprunter ! Mais qu’en est-il des taux de crédits aux entreprises ? Focus.
Les encours des crédits aux entreprises en augmentation.
Les emprunts dédiés aux entreprises se portent bien, soutenus par un contexte de croissance plus intense. Les chiffres le prouvent. Selon la Fédération Bancaire Française (FBF), en avril 2016, l’encours de crédits mobilisés aux PME avait augmenté de +2,1 % sur un an et s’élevait alors à 375,8 milliards d’euros contre 374,3 milliards d’euros en février 2015. Au total, ce montant sert les projets et l’activité de plus d’un million de PME. En France, plus de 9 PME sur 10 obtiennent les crédits d’investissement qu’elles ont demandés. En ce qui concerne les TPE et les créateurs, les crédits apparaissent toujours comme très dynamiques. L’encours total s’élève à 244,9 milliards d’euros au quatrième trimestre 2015, en hausse de 3,8 % sur un an. Au total, les banques ont distribué 15,5 milliards d’euros de crédits nouveaux aux TPE au quatrième trimestre 2015. L’augmentation de l’encours des crédits mobilisés concerne la majorité des secteurs de l’économie, de l’industrie, aux activités immobilières en passant par les activités de soutien aux entreprises.
Le taux des emprunts en baisse globale depuis 2011.
Alors même que les crédits augmentent, les taux, eux, affichent une baisse quasi-constante depuis l’année 2011. En octobre de cette année-là, le taux moyen des crédits dits « à court terme » (de durée inférieure ou égale à 2 ans) stagnait à 2,5 %, alors que les crédits « à moyen et long terme » (d’une durée initiale strictement supérieure à 2 ans) étaient situés 1 point au-dessus (3,5 %). Ils ont ensuite considérablement chuté pour atteindre le plus bas niveau de leur histoire en décembre 2012. à l’époque, le taux moyen des crédits aux entreprises (et des prêts à l’habitat pour les ménages, par la même occasion) affichaient un pourcentage moyen de 2,70 %, selon les chiffres dévoilés par la Banque de France. De manière générale, et malgré des crédits à court terme en légère hausse entre 2011 et 2013, les taux moyens des emprunts aux entreprises ont chuté pour atteindre un montant relativement stable ces deux dernières années. En janvier 2016, la banque de France notait qu’entre juillet et octobre 2015, les taux d’intérêt moyens des découverts et des crédits à court terme avaient augmenté et qu’ils étaient en moyenne quasi stables pour les crédits à moyen et long terme. Au global, ils sont passés en dessous de la barre des 2 %.
Pourquoi faut-il renégocier son crédit ?
La conjoncture actuelle permet de bénéficier de taux avantageux sur son prêt « entreprise ». Deux raisons l’expliquent. D’abord, les initiatives de la Banque centrale européenne (BCE) permettent aux établissements bancaires de se refinancer à des taux très bas, ce qui leur permet d’afficher eux aussi des taux d’emprunts de plus en plus bas. Enfin, face aux multiples nouveaux entrants (Fintechs et autres plateformes de crowdfunding) qui constituent un environnement concurrentiel très fort, les banques affichent une démarche commerciale relativement offensive et sont prêtes à revoir leurs taux à la baisse, dans la mesure où votre entreprise possède un bon dossier.
Comment renégocier son prêt ?
Alors, comment revoir votre remboursement d’emprunt professionnel à la baisse ? Sachez que pour renégocier votre prêt, vous devez afficher une entreprise à la santé financière impeccable. Si votre business est sujet à des problèmes de financement, autant vous dire que vous ne serez pas en position de force pour renégocier votre emprunt face à votre partenaire financier. Ensuite, deux opérations sont possibles :
- La renégociation du crédit. Appelée également « révision de taux », cette démarche consiste à renégocier le taux de son emprunt auprès de la banque qui détient votre prêt. Concrètement, si vous parvenez à renégocier, vous devrez signer un avenant au contrat de prêt initial. Attention néanmoins, les banques ne sont pas si favorables que cela aux renégociations. Il est possible que la diminution proposée demeure relativement faible. Si c’est le cas, une deuxième solution s’offre à vous.
- Le rachat de prêt. En tant qu’emprunteur, vous pouvez également frapper à la porte des établissements bancaires concurrents au vôtre pour négocier un rachat de crédit. Il s’agit d’une opération qui consiste à changer de banque en remboursant le prêt d’origine par anticipation. Vous ferez face à des interlocuteurs sans doute plus attentifs, mais n’oubliez pas que vous devrez payer des frais, à la fois pour supporter le remboursement par anticipation, pour souscrire une nouvelle garantie et pour couvrir les frais de dossier (quelques centaines d’euros en général).
Avec quels critères négocier ?
Dans le cas où vous engagez une négociation, plusieurs leviers s’offrent à vous pour repenser votre prêt d’entreprise. Vous devrez examiner avec attention la baisse du taux de crédit, c’est-à-dire l’écart entre le taux d’intérêt de l’emprunt d’origine et le nouveau. D’une manière générale, les experts admettent que cet écart doit être au moins de 0,8 points pour qu’il devienne intéressant de renégocier le crédit. Dans un second temps, vous avez également la possibilité de diminuer la durée de remboursement. En effet, plus la durée est longue, plus vous devrez rembourser d’intérêts ! Une solution peut donc être, si vous avez contracté un emprunt de longue durée, de racheter un crédit après une dizaine d’années de remboursement seulement. Pensez aussi à regarder à quelle date vous avez souscrit votre prêt. Le rachat d’un prêt est intéressant pendant le premier tiers de son remboursement, car c’est justement au début que les intérêts sont les plus forts. Enfin, allonger la durée du crédit ou reporter les échéances de remboursement peut être une solution pour gagner en sérénité !
SEB, l’entreprise qui a renégocié son prêt
Fin 2014, le groupe électroménager SEB a renégocié son crédit en cours (560 millions d’euros sur 5 ans), sollicité en 2011 auprès de 7 banques différentes. C’est le magazine L’Usine Nouvelle qui rapporte l’information. En à peine deux mois (juin/juillet), l’entreprise a simplement et rapidement négocié une extension d’un an sur le remboursement du crédit. Vincent Léonard, directeur général adjoint chargé des finances chez SEB s’est exprimé dans les colonnes de nos confrères sur les avantages apportés par cette renégociation : « Cela nous donne plus de visibilité, nous permet d’allonger l’échéance du prêt et de pérenniser notre structure de financement. »