
Digitaliser et révolutionner différents secteurs comme l’industrie, le bâtiment et l’énergie. Ce sont les objectifs que Atos, entreprise française et leader international de la transformation digitale et Siemens, groupe technologique allemand de dimension mondiale, se sont fixés en s’associant pour inventer l’industrie de demain. En partenariat avec le CEA (commissariat à l’Énergie atomique et aux Énergies alternatives, organisme public de recherche scientifique français, ndlr) ils ont ainsi créé un concours dénommé « Digital Industry Award » afin de soutenir les start-up qui portent en elles, la révolution numérique et des technologies innovantes au service des entreprises industrielles. 78 sociétés ont répondu à leur appel à candidatures en mai dernier et douze viennent d’être sélectionnés fin juillet pour participer à la première phase du programme. Découvrez plusieurs de ces start-up innovantes.
Les entreprises choisies disposent d’une phase d’accompagnement au cours de laquelle elles seront mises en relation avec des experts d’Atos et de Siemens, à travers la plateforme MindSphere, basée sur le Cloud. Celle-ci permet de connecter des objets au numérique et propose des services et applications industrielles favorisant le succès commercial. Avec ce système, les start-up pourront ainsi améliorer leur solution technologique basée sur la blockchain, l’Intelligence artificielle, le Machine Learning ou encore l’IoT (Internet of Things, Internet des objets en français, ndlr). Elles disposeront également d’un stand pour faire la démonstration de leur produit le 16 octobre prochain à l’occasion du Digital Industry Summit, sommet qui rassemble des entreprises industrielles cherchant des solutions technologiques, organisationnelles et humaines face aux défis de la digitalisation.
Une sélection basée sur les Smart Energy, Building, Product et Plant
Pour sélectionner ces start-up novatrices au sein du concours Digital Industry Award, Atos, Siemens et CEA les ont retenues selon quatre catégories. D’abord la Smart Energy au sein de laquelle des entreprises apportent des solutions concernant la transition énergétique et la Smart Building dont les sociétés proposent des projets innovants dans le domaine des bâtiments connectés ou optimisés. Ensuite, la Smart Product, quand des firmes inventent des produits et des procédés intelligents permettant par exemple d’automatiser des données sur des chaînes de production. Enfin, Smart Plant où des start-up mettent en lumière leur savoir-faire dans la digitalisation de l’industrie en autre par le biais de la maintenance prédictive.
Sunchain et sa solution d’énergie solaire
Lancée en mai 2016 par André Joffre, la start-up Sunchain est un spin-off du bureau d’études indépendant Tecsol, créé en 1983, spécialisé dans l’ingénierie et la fabrication de projets solaires thermiques et photovoltaïques. Sélectionnée dans la catégorie Smart Energy, l’entreprise propose sa solution d’énergie solaire basée sur la blockchain, technologie de stockage et de transmission d’informations partagée par plusieurs utilisateurs, fonctionnant sans organe central de contrôle. Elle a ainsi conçu sa propre blockchain privée permettant d’échanger de l’énergie et de la faire circuler rapidement entre les producteurs, consommateurs, voitures électriques et système de stockage, par le biais des données des compteurs électriques. La solution repose sur l’autoconsommation mutualisée et délocalisée d’énergie solaire afin de la répartir de façon plus durable. Avec le système et la mise en place d’installations photovoltaïques, le véhicule électrique d’un particulier pourra ainsi être rechargé à partir de toute borne installée dans l’environnement, en utilisant l’électricité de son domicile. Au sein d’un immeuble, d’un bâtiment public ou privé, l’énergie produite sera collectivement répartie entre les différents habitants et des excédents seront transférés sur des sites plus distants. Une expérimentation est prévue d’ici trois ans dans les Pyrénées-Orientales afin de donner la possibilité à mille logements sociaux de fabriquer de l’énergie solaire et de la partager.
Irlynx et sa technologie de détection infrarouge
Sélectionnée dans la catégorie Smart Building, la start-up grenobloise Irlynx créée en 2012 par Sébastien Favre, fabrique et commercialise des solutions de détection infrarouge et de caractérisation de l’activité humaine. Elles se destinent aux exploitants de bâtiments commerciaux et industriels connectés. Leurs capteurs à faible coût et consommation fournissent en direct, des données spécifiques sur la présence et le nombre de personnes à l’intérieur d’une pièce, leur position ainsi que leurs chemins empruntés, tout en respectant leur vie privée. Pour localiser tout cela, elles utilisent l’imagerie thermique. En fonction de ces nombreux détails, les bâtiments peuvent être gérés sur la question de l’éclairage, de la climatisation et du chauffage ainsi que sur l’aménagement de l’espace afin de favoriser la prise de décision. Les différents buts de ces détecteurs prénommés « Wildcat » et « People Sense » sont alors d’optimiser les open spaces, de réduire la consommation énergétique, de gérer les flux et la sécurité ainsi que d’apporter leur aide à des personnes en difficultés, en identifiant si quelqu’un se trouve debout ou couché. Après une expérimentation auprès du CERTeM (Centre d’études et de recherches technologiques en microélectronique, ndlr), la start-up commercialise depuis 2017 ses capteurs. Après une levée de fonds de deux millions d’euros en 2015, l’entreprise souhaite en réaliser une autre pour se développer dans l’Hexagone et à l’international.
Di-Analyse Signal et son système de maintenance prédictive
Nommée dans la catégorie Smart Plant, la start-up roannaise Di-Analyse Signal fondée en 2015 par Darcy Boungou-Tsoumou, propose son système de maintenance prédictive nommé « LesLy » aux entreprises industrielles. Cette intelligence artificielle est constituée de 342 algorithmes d’analyse et de traitements de signal et se développe à l’intérieur d’une plateforme de surveillance, à distance et en direct, que le client peut observer depuis un ordinateur, un portable ou un datacenter (centre de données regroupant des installations informatiques, ndlr). Elle va ainsi prévoir et détecter les défaillances ainsi que les pannes d’engins comme un défaut de roulement ou d’engrenage. Lesly interagit avec les machines et récupère les signaux pour les traiter et analyser afin de trouver l’origine du dysfonctionnement. Le système est capable de surveiller plusieurs machines 24 h sur 24 en même temps et de s’intégrer à de nombreux outils d’entreprise comme les ERP (Enterprise Resource Planning, logiciels qui permettent de gérer et suivre l’ensemble des processus opérationnels d’une société, ndlr). Pour le fondateur, son intelligence artificielle serait capable de diminuer particulièrement les coûts de maintenance des machines, et donc de favoriser la productivité et la rentabilité d’une firme cliente.
À la fin du sommet Digital Industry Summit en octobre prochain, cinq des douze start-up du concours Digital Industry Award 2018 seront désignées gagnantes et seront récompensées avec notamment une dotation financière de 5000 euros et une intégration au sein du MindSphere Center de Siemens, incubateur en recherche et développement spécialisé dans la data intelligence et la cybersécurité.