Démarrer son business sans s’endetter

Créer une société implique des investissements, et qui dit « investissements » dit « dettes » : ce constat suffit à lui seul à freiner bien des créateurs désirant lancer leur projet surtout dans cette période où tout nous incite à nous replier au moment où nous devrions bondir. Pour autant, en actionnant les bons leviers, il est possible de mettre au point un plan de financement maîtrisé, susceptible de subvenir aux besoins de l’entreprise sans générer de dettes. Différentes méthodes vous permettent ainsi de créer votre société avec un capital de départ réduit.  En fait il existe plus de 3000 aides en France, pour soutenir les entrepreneurs : aides sociales, aides financières, aides à l’innovation, crowfunding…

Les apports financiers externes.

Le moyen le plus sûr pour débuter une activité est de pouvoir compter sur des ressources financières extérieures ne provenant pas d’un organisme bancaire, afin d’éviter tout endettement au démarrage de l’entreprise. Cela suppose néanmoins un solide business plan et un projet innovant qui saura convaincre les organismes ou les mécènes contactés. Vous pouvez solliciter des investisseurs sur la seule présentation de votre projet d’entreprise, ces nouveaux associés ou actionnaires étant à même par la suite d’apporter les fonds de financement. On pense ici aux réseaux de Business Angels, comme France Angels, en mesure d’assurer le lancement de start-up aux projets prometteurs. Cette solution a tout du viatique pour beaucoup, mais il faut garder en tête qu’elle diminuera votre poids en matière de prise de décision. De plus, peu de projets sont sélectionnés au final.

Les subventions à la création constituent un autre moyen pertinent de démarrer un business sans s’endetter. Il ne s’agit pas d’une solution viable en tant que source de financement unique, mais cela constitue néanmoins un coup de pouce appréciable pour débuter. Il est aussi possible de postuler à des aides tant régionales que gouvernementales, comme l’Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE), le prêt pour l’innovation, les subventions apportées par le Conseil régional, le crédit d’impôt recherche (CIR) ou encore les concours de créations d’entreprises. 

Organismes et plateformes de financement. 

En se basant là encore sur un soutien extérieur, d’autres moyens peuvent être mis en œuvre pour accompagner la création de votre entreprise. Différents organismes proposent notamment des prêts d’honneur à taux zéro pour les entrepreneurs, comme France Active ou Initiative France. Des dispositifs de financement spécifiques sont également accessibles via la Banque Publique d’Investissement (Bpifrance), dont le rôle est de soutenir la création et le développement des PME, des TPE et des start-up. Monter les dossiers pour bénéficier de ces aides publiques prend du temps, mais ces dispositifs sont loin d’être négligeables.

Ces dernières années, les plateformes de financement participatif ont également permis à de nombreux projets entrepreneuriaux de voir le jour Le crowfunding ou financement participatif a aujourd’hui pignon sur rue. Il existe des dizaines de plateformes de crowfunding. D’après une étude menée par KPMG et l’Association Financement Participatif France, 336 millions d’euros ont été levés en 2017 grâce au crowfunding. Vous pourrez recevoir des dons ou des capitaux de la part des investisseurs de la société civile. Les trois plateformes les plus connues en 2020 sont KisskissbankbankUlule et Wiseed.

Être économe

Bien qu’intéressantes, ces perspectives de financement demeurent aléatoires : si votre dossier n’est pas retenu, comment faire ? Créer son entreprise sans apport financer important reste possible, à condition de faire preuve de rigueur dans votre gestion. Contrairement à une idée reçue, toutes les entreprises ne possèdent pas un capital de départ élevé : 50 % des sociétés créées (en exceptant le statut particulier d’auto-entrepreneur) le sont avec moins de 7 000 euros de trésorerie. Vous aurez l’obligation de mettre en œuvre un mode de fonctionnement limitant au maximum les dépenses. Le choix du secteur est essentiel, certains se révélant plus facilement accessibles avec un capital limité, comme les activités dans le domaine des services.

Prévoir dans votre business plan un besoin en fonds de roulement négatif est également pertinent : ce décalage de trésorerie permet à l’entreprise de se financer à long terme uniquement avec les commandes des clients. Vous pouvez miser en outre sur une activité en parallèle n’induisant aucun frais, comme le consulting ou la formation, qui servira de phase de prospection pour votre activité commerciale. Il peut aussi être judicieux de s’appuyer sur des infrastructures déjà en place, à la fois pour une start-up numérique (utilisation de services tiers) ou pour une société physique (sous-traitance).  

Un développement qui nécessite du temps

Si vous ne souhaitez pas vous endetter en développant votre entreprise, sa croissance sera peut-être lente. Ce choix réclame un projet fort, sur lequel vous devrez vous appuyer avec persévérance avant d’engranger des bénéfices. Avec ce modèle, les dépenses ne peuvent excéder le montant cumulé des ventes. Se dégager de la sorte un seul salaire régulier peut prendre plusieurs mois. Les entrepreneurs optant pour cette solution y trouvent cependant des avantages.

Le fait de ne pouvoir dépenser que ce que vous aurez gagné vous amènera à réfléchir à l’évolution de votre entreprise, et aux moyens concrets de réaliser des bénéfices sans investissements majeurs. Pour soutenir ce développement prudent mais raisonné, un prévisionnel de trésorerie sur un an, comparé chaque mois au chiffre d’affaires réalisé, permet d’ajuster sa stratégie. Il s’agit d’une méthode difficile car exigeante, mais si vous croyez en votre projet d’entreprise, nul doute que le jeu en vaudra la chandelle.

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