Déléguez pour mieux buller

Certains entrepreneurs se gargarisent de leur capacité à enchaîner les heures à la suite les unes des autres et à ne jamais prendre de repos. Ils ont du mal à déléguer et assument toujours plus de tâches. Pourtant, l’efficacité managériale représente le premier facteur de performance et de développement des entreprises.

Les pièges de la délégation

Avant de se lancer dans une démarche de délégation, le manager devra faire attention à ne pas tomber dans des pièges qui mettront en péril sa démarche. Voici quelques erreurs trop souvent commises par les dirigeants : confondre déléguer et se débarrasser, concentrer sa délégation sur des tâches simples et ennuyeuses, déléguer des missions qui présentent trop d’enjeux (le manager serait amené à contrôler de près le collaborateur et la délégation n’aura plus de valeur ajoutée ni de sens), déléguer des problèmes sans solutions (le manager doit déléguer des sujets qu’il maîtrise pour pouvoir accompagner le délégataire). Les deux principaux objectifs de la délégation sont, d’une part élargir le périmètre de responsabilité des collaborateurs pour favoriser leur montée en compétences et les motiver, et d’autre part se libérer du temps pour préparer l’avenir ou pour affronter les enjeux les plus critiques.

Deux questions à se poser pour déléguer efficacement

Il reste d’abord conseillé de faire l’inventaire des missions avec leurs objectifs, puis de les trier et prioriser. Les bonnes questions à se poser avant de se lancer dans un processus de délégation sont : que dois-je absolument faire aujourd’hui et ce qui ne peut être délégué ? Quelles sont les missions que je ne peux plus assumer ? Il ne s’agit pas de déléguer n’importe quelle tâche à n’importe quel moment. En effet, il y a souvent un délai pour que vos collaborateurs puissent maîtriser une tâche ou encore de ne pas déléguer des tâches que vous n’avez pas le temps de réaliser et qui polluent votre quotidien.

Connaître son équipe et définir

Ensuite, il faut choisir votre délégataire. Avoir une appréciation juste de votre équipe en termes de maturité professionnelle (compétences, potentiel et motivation) se révèle primordial. L’étape suivante réside dans la construction d’un vrai contrat de délégation . Celui-ci pose les objectifs, les modalités de contrôle, le chemin à prendre… Bannissez les délégations par email ou SMS ! Une fois ce contrat signé (au moins moralement), il est important de ne pas reprendre la main (dans le cas où la mission ne se passe pas comme prévu). Le manager devra changer de posture pour devenir un manager accompagnant.

Dépasser les freins à la délégation

Les managers croient souvent déléguer alors qu’en réalité, ils pilotent de très loin un collaborateur. Ce dernier se trouve dans le cadre de sa mission normale. Alors, qu’est-ce qui empêche la délégation ? La peur de perdre le pouvoir ; la peur liée au risque de compétition avec ses collaborateurs ; la frustration (accepter que sa solution ne soit pas forcément celle mise en œuvre) ; la perte de maîtrise, aussi bien dans le rythme d’exécution que dans la qualité du résultat ; et enfin la perte du plaisir d’exécuter certaines missions. La délégation représente donc également un travail sur soi pour dépasser ses propres freins

À l’heure actuelle, nous notons un vrai paradoxe. Les managers sont de plus en plus débordés et stressés, et en même temps ils hésitent à déléguer. Un paradoxe à dépasser si on veut gagner du temps… et donc de l’argent !

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