Création d’entreprise : doit-on renoncer à une idée banale ?

Sans réinventer leur cœur de métier, certaines grandes marques du web ont révolutionné leurs marchés grâce à un business model axé sur la vente en ligne… à l’instar de Sarenza, qui répond pourtant à un besoin consommateur élémentaire : se chausser ! Doit-on renoncer à une idée banale ?

Alors, peut-on réussir avec une idée a priori « banale » ? La réponse est OUI, sans hésitation.

En effet, la majorité de nos besoins sont basiques. Si l’on se réfère à la Pyramide de Maslow, il faut se nourrir, se vêtir, être en bonne santé, nous occuper des loisirs, être en sécurité, se sentir appartenir à une communauté, avoir une bonne estime de soi… Il y a donc une réelle légitimité à répondre à ces besoins, tout en évitant l’effet de saturation sur un marché encombré. 

Finalement, la vraie question serait plutôt : « quelle est la valeur ajoutée de mon concept par rapport à l’offre existante ? ». La clé : trouver l’originalité, se différencier, se démarquer.

Voici quelques pistes : 

Réinventer un produit existant en améliorant sa forme, ses usages, ses caractéristiques et fonctionnalités… (pour cela, vous pouvez utiliser une technique de créativité, comme le concassage ou la méthode SCAMPER) 

La méthode SCAMPER ?

C’est un outil de créativité, nommé en Français « technique de concassage » initié par Alex Osborn, inventeur du brainstorming , puis développé par Bob Eberle, dans son ouvrage  » Scamper Games for Imagination Development ».

Il repose sur une check-list qui permet d’observer chaque produit, service, mais aussi de creuser un concept, une idée, un problème ou encore une situation… sous différents angles codifiés par les verbes de la méthode. Il suffit quelquefois de prendre le problème à l’envers et y d’ajouter une nouvelle dimension, de remplacer un élément par un autre, de combiner 2 solutions, etc. pour produire des idées originales.

Le principe de la méthode SCAMPER est de partir de l’existant et le modifier afin d’obtenir un nouvel élément à valeur ajoutée.

SCAMPER est l’acronyme de :

S – Substitute 

= >substituer c’est-à-dire remplacer une partie du sujet observé par une autre. Une partie de l’offre, du problème, etc. Bien réfléchir sur l’ensemble des composantes. Par exemple, changer l’emplacement géographique, utiliser un canal de distribution inhabituel, s’adresser à une typologie de clients particulière qui ouvre de nouveaux marchés.

C – Combine

=> combiner c’est-à-dire regrouper plusieurs éléments pour en former un seul. Que ce soit des produits, des services, mais aussi des problématiques, solutions, organisations et autres ressources. Les robots multifonctions sont un exemple parlant qui réduit le nombre de produits à acheter.

A – Adapt (ou Adjust)

=> adapter c’est-à-dire adapter un produit, un service, une solution existante à la nouvelle application. L’idée est de rechercher une solution qui a fonctionné dans une situation donnée et l’appliquer à une autre situation. Intégrer à son offre un service « plus », répondant à un besoin non satisfait comme un service après-vente performant , un service de livraison…

M – Modify, Magnify, Minify

=> modifier c’est-à-dire modifier une caractéristique, élargir le champ de réflexion (le terme de « Magnify » est également utilisé). C’est souvent le cas des voitures qui chaque année apporte des modifications à une nouvelle version.

P – Put to other uses  

=> « produire » c’est-à-dire utiliser dans une autre application – S’applique bien aux idées présentant un intérêt moyen pour une situation donnée, mais se révèle être très intéressante dans une autre. C’est le cas des idées issues de l’innovation participative.

E – Eliminate

=> éliminer c’est-à-dire réfléchir sur ce qui peut être retiré et qui pourrait baisser les coûts par exemple. Privilégiez une politique de prix différente de celle pratiquée par la concurrence, en y ajoutant une valeur ajoutée avec des fonctionnalités en moins mais qui simplifie la prise en mains.

R – Reverse

=> inverser c’est-à-dire réorganiser les parties du sujet étudié – changer l’ordre des choses. Définir un positionnement marketing inédit permettant au produit/service de « sortir du lot ». A l’international, l’inversion permet souvent d’innover.

… Ou plus simplement procurer un avantage concurrentiel !

Bien entendu, ces innovations incrémentales nécessitent en amont une parfaite connaissance de son marché : environnement économique, juridique (…), acteurs et futurs clients !

Quitter la version mobile