L’e-commerce ou commerce de proximité, quels sont les gagnants du COVID-19 ?

Les annonces répétées et les images dans les médias de rayons vides et de pénurie de denrées ou besoins de première nécessité ont créé un effet de panique aussi bien sur les familles avec des enfants ou chez les anciens qui en général n’aiment pas être pris au dépourvu.

Si la semaine du 2 au 8 mars a été exceptionnelle en magasin, elle a d’abord vu une accélération spectaculaire des ventes en e-commerce – livraison à domicile et drive selon Nielsen Holdings plc (NYSE: NLSN)

Il est évident que compte tenu des articles dans les médias à répétition sur les impacts du coronavirus sur la vie quotidienne en Chine et plus particulièrement l’Italie, notre voisin. 

Si la panique n’était pas au goût du jour au début, puisque les Français, dont on n’a pas arrêté de vanter le système de santé plus performant, ont jusque-là pensé pouvoir selon leurs préjugés ancestraux faire mieux que les Italiens. Sauf que désormais la donne a changé et les inquiétudes entraînent une augmentation des stocks. 

Ainsi, selon l’étude, le chiffre d’affaires de la grande consommation n’a connu qu’une augmentation de +10% en valeur et en volume. Les produits de grande consommation ont connu l’une de leurs meilleures semaines des dernières années, la palme revenant aux produits d’épicerie (détail des catégories disponible).

Pour Anne Haine, Directrice Générale de Nielsen France, “la fréquentation en semaine s’est développée fortement les lundi et mardi, suite sans doute aux ruptures constatées en magasin le week-end précédent.” La hausse a été ainsi proche des +20% le lundi, avant de se stabiliser du mercredi au vendredi à +9%, puis de redescendre à un rythme standard le samedi. Pourtant, le dimanche 8 mars, la progression reprend de plus belle, confirmant que la séquence d’achats de précaution continuait.

LE DRIVE plébiscité ?

Tous les circuits ont connu un afflux de consommateurs, venant en magasin ou commandant sur internet pour stocker en nombre produits alimentaires et d’hygiène. Le e-commerce a progressé 4 fois plus vite que les magasins physiques.

Pour Anne Haine, “le e-commerce bénéficie d’un contexte des plus favorables, qui après les gilets jaunes et les grèves de fin 2019, accélère l’adoption de ces circuits alternatifs sur l’alimentaire. Un phénomène que l’on constate dans de nombreux pays.”

La progression du drive

Encore davantage que la semaine précédente, le drive a vu sa progression largement accélérée (+29% de ventes en plus que l’an passé), battant ses records de chiffre d’affaires sur une semaine. Avec 164 millions d’euros réalisés, le drive dépasse même les 7% de part de marché hebdomadaire pour la première fois. Dans le détail, le drive a même flirté avec 9% de part de marché le lundi 2 mars.

Autre record, celui du plus fort chiffre d’affaires réalisé sur une seule journée : vendredi 6 mars.  Le drive a atteint un pic de ventes jamais atteint, dépassant 30 millions d’euros en 24 heures. Il faut quand même reconnaitre que le vendredi c’est normal puisqu’habituellement le pic des courses drive ont lieu en fin de semaine pour pouvoir passer un week-end serein pour compléter les courses dans les marchés ou les commerces de proximité.

Lors de cette semaine record, les ventes de plusieurs catégories ont même plus que doublé. On relève parmi les produits les plus recherchés tant des produits d’hygiène (gants de ménage, savons…) que de l’alimentaire non périssable (pâtes, conserves…). Mais une fois acheté ces produits dits de première nécessité, les consommateurs auront tout intérêt dans cette période d e confinement à s’adresser aux commerces d proximité qui deviendront des interlocuteurs d’échanges.

Dans ce contexte, la maîtrise du canal online devient plus que jamais incontournable pour industriels et distributeurs. Mais ne nous y trompons pas l’effet désastreux de la pénurie de masques et produits d’hygiène a éveillé la conscience des consommateurs de l’importance des liens de proximité. 

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