
Alors que le chômage est à son plus haut niveau, le cabinet d’expert McKinsey affirmait fin 2013 qu’il était possible de créer un million d’emplois en cinq ans dans l’économie française. Au vu des résultats économiques actuels, ce pari semble totalement utopique, pourtant, l’étude « Dynamiser le marché du travail pour créer massivement des emplois » révélée par les Echos, rapporte que cette ambition est parfaitement possible. La crédibilité de cette étude repose sur des travaux d’économistes, des entretiens auprès de DRH de grandes entreprises et d’échanges avec les fédérations professionnelles du Medef.
Un million d’emplois à certaines conditions
Pour que les résultats de cette étude puissent se concrétiser, il y a évidemment certaines conditions à respecter mais qui feront probablement couler beaucoup d’encre si ces dernières sont mises en place. Parmi elles, on retrouve : l’ouverture des magasins le dimanche, la simplification des règles d’urbanisme commercial, la labellisation des formations notamment dans la distribution, l’assouplissement de la durée de travail des cadres, la réduction du poids des normes obligatoires et des autorisations préalables dans la restauration, le développement du télétravail etc…
Le maître-mot de ces mesures serait donc l’augmentation de la flexibilité. Elle devrait permettre de développer des gisements d’emplois dans des secteurs mal exploités de l’économie française.
L’industrie n’est plus un secteur porteur d’emplois
Alors que des usines ferment en France, comme celle de PSA d’Aulnay par exemple, et que des groupes industriels tel qu’Alstom sont rachetés par des groupes étrangers, il est difficile de ne pas s’apercevoir que l’industrie française n’est plus aussi fringante qu’elle n’a pu l’être auparavant.
Cependant, le gouvernement prétend vouloir maintenir sur le territoire le tissu industriel, alors que l’étude montre que les emplois ne sont pas dans l’industrie.
D’ici à 2018, les pertes dans ce secteur devraient être de 135 000 emplois, à la seule condition que des réformes soient prises. Dans le cas contraire, les pertes seraient de 191 000 emplois (sur 2,2 millions). De plus, la digitalisation devrait apporter des gains de productivité qui engendreront des pertes d’emplois dans le secteur de la finance et de l’assurance qui utilisent encore aujourd’hui beaucoup de mains-d’œuvre.
L’avenir de l’emploi se trouve ailleurs
Même si l’industrie devient synonyme de chômage, certains secteurs sont de véritables mines d’or en ce qui concerne la création d’emplois. La recherche, la distribution, les services aux particuliers, le transport et la restauration pourraient entre autres, permettre de créer 1 049 000 emplois.
Le domaine de la recherche et des nouvelles technologies, arrivent en tête du palmarès des secteurs qui devraient créer le plus d’emplois. Naturellement, ces secteurs devraient créer 153 000 emplois, mais si on ajoute à cela un assouplissement de la durée de travail des cadres, 69 000 autres postes pourraient être créés.
Finalement, selon l’étude menée par Mc Kinsey, le secret de l’inversion de la courbe du chômage, reposerait sur la flexibilisation du temps de travail ainsi que sur une simplification des règles relatives à l’urbanisme commercial. Le résultat escompté serait une baisse de 1,1 point du taux de chômage pour passer de 10% à 8,9%. Reste à voir si ces mesures seront étudiées par le gouvernement.