CDD ou contrat à durée déterminée

Le CDD ou contrat à durée déterminée ne peut être utilisé que dans des situations temporaires strictement définies. Il s’agit d’une exception qui ne peut donc être utilisée dans toutes les situations.

Quand peut-on y recourir ?

Le contrat à durée indéterminée est le principe. Ainsi, le CDD ne peut être utilisé que dans des situations temporaires strictement définies :

Les cas d’interdiction

Il est interdit d’embaucher un salarié en CDD :

Un CDD conclu pour tout autre motif est requalifié en CDI et donne lieu à l’application de sanctions pénales (3 750€ maximum et 7 500€ en cas de récidive et/ou 6 mois d’emprisonnement maximum).

Pour quelle durée ?

En principe, un CDD doit porter dès sa conclusion mention d’un terme précis. On ne peut le renouveler qu’une seule fois. Ceci, pour une durée qui, cumulée à celle du premier CDD, ne peut dépasser une limite qui varie. Ce renouvellement doit être prévu par avenant ou à la conclusion du contrat. 

Dans certains cas comme le remplacement d’un salarié absent, l’entrepreneur peut conclure un contrat sans terme précis dès lors qu’il fait figurer la mention d’une condition telle que le « retour du salarié absent ». Le CDD doit alors comporter mention d’une durée minimale sous peine d’être requalifié en CDI.

Lorsque le CDD est conclu : 

Ou lorsque le CDD concerne : 

Lorsque le CDD entre dans le cadre de mesures pour l’emploi ou la formation, il ne doit pas excéder 24 mois en général pour une formation et une durée variable s’il est question d’un emploi. En revanche, il ne peut être renouvelé sans terme précis.

Comment rédiger le contrat ?

L’entrepreneur doit obligatoirement rédiger le contrat de travail par écrit. Si tel n’est pas le cas, le CDD sera automatiquement requalifié en CDI. Un exemplaire du contrat est remis au salarié au plus tard au cours des 2 jours suivant l’embauche.

En cas de non-respect de ces deux conditions, l’entrepreneur encourt 3 750€ d’amende au maximum, 7 500€ en cas de récidive et/ou 6 mois d’emprisonnement maximum.

À noter aussi que les mentions suivantes doivent impérativement figurer au contrat :

À noter

L’omission ou l’inexactitude de l’une ou plusieurs de ces mentions est susceptible d’entraîner la requalification du CDD en CDI. Il en va de même pour l’omission de la qualification de la personne remplacée. C’est également le cas du CDD non signé par le salarié qui est réputé conclu pour une durée indéterminée. En revanche, l’omission de la convention applicable n’entraîne pas une telle requalification.

En cas de non-respect du principe d’égalité de rémunération entre les salariés précaires et les salariés permanents, des sanctions pénales peuvent être appliquées : amende de 3 750€ ou 7 500€ en cas de récidive et/ou un emprisonnement de 6 mois.

Conséquences de sa rupture

Bien qu’il ne soit conclu que pour une courte durée, le CDD bénéficie d’une grande stabilité durant toute la période de son exécution.

Rupture avant terme

Une fois que la période d’essai s’est achevée et jusqu’à son terme, le CDD ne peut plus être rompu à moins :

Si l’employeur rompt le contrat en ne tenant pas compte de ces cas limitatifs, il devra verser au salarié des indemnités. Celles-ci devront être égales au minimum aux rémunérations qu’il aurait dû percevoir si le contrat avait été mené à son terme.

Lorsque la rupture du contrat est imputable au salarié, l’employeur a droit à des dommages et intérêts à hauteur du préjudice subi.

Rupture à l’échéance du terme

Une fois le terme arrivé, le contrat de travail est définitivement rompu.

L’employeur doit alors verser au salarié une indemnité dite de précarité qui correspond à 10% de la rémunération brute totale versée durant l’exécution du contrat à l’exclusion de l’indemnité de congés-payés mais en tenant compte des primes et accessoires.

Soumise à cotisations sociales, cette indemnité doit être versée en même temps que le dernier salaire. Il doit également en être porté mention sur le bulletin de paie correspondant.

À noter que le taux de l’indemnité de précarité peut être limité à 6% si un accord d’entreprise, une convention ou un accord collectif de branche le prévoit à condition que l’employeur offre au salarié un accès à la formation professionnelle.

Cette indemnité ne s’impose pas aux contrats conclus dans le cadre de mesures pour l’emploi, au contrat conclu avec un jeune à l’occasion des vacances ainsi qu’aux emplois saisonniers ou d’usage. Il en va de même en cas de conclusion d’un CDI à l’issue du CDD et si le salarié n’accepte pas un CDI pour un poste identique ou équivalent.

Conclusion de nouveaux CDD

Avec le même salarié

À titre exceptionnel, l’employeur pourra conclure plusieurs CDD successifs avec le même salarié. Mais uniquement pour le remplacement d’un salarié absent et les emplois saisonniers ou d’usage.

Avec un autre salarié

En principe, l’employeur ne peut pour le même poste conclure un nouveau CDD avant expiration d’une période équivalant :

Si l’employeur n’attend pas l’expiration de ce délai, le CDD est requalifié en CDI.

À noter que ce délai ne joue pas en cas :

Textes de référence

Articles L1241-1 et suivants du Code du travail

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