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Cascade d’amendes pour les loueurs de meublés utilisant Airbnb

Plusieurs loueurs d’appartements meublés parisiens viennent de recevoir, à eux tous, 615 000 euros d’amende pour location illégale. Un montant qui ne concerne que les six premiers mois de 2017 mais s’avère déjà treize fois supérieur à celui de l’année dernière. La grande majorité d’entre eux passe par Airbnb pour échapper à la loi. Les détails.

31 propriétaires épinglés

La DLH, Direction du Logement et de l’Habitat, mène régulièrement des opérations dans les appartements mis en location sur Paris pour débusquer les abus. Elle vient de mettre la main sur 31 propriétaires d’appartements parisiens profitant de la plateforme Airbnb pour louer leurs biens plus longtemps que la loi ne l’autorise. Les fraudeurs écopent, au total, de 615 000 euros d’amende pour le premier semestre de 2017. Cette somme s’élevait à seulement 45 000 euros l’année dernière à la même période. Cette sanction vise surtout les multipropriétaires, inscrivant leurs biens sur des sites comme Airbnb, qui recense pas moins de 60 000 offres sur la capitale, pour échapper à la règle des 120 jours de location légaux. « On ne peut pas accepter d’avoir des centre-villes complètement désertés parce que des logements ont été transformés en machine à cash pour des touristes. » s’indigne Ian Brossat, adjoint chargé du logement d’Anne Hidalgo.

Un jugement plus sévère ?

« L’explosion des condamnations et des amendes de ce premier trimestre 2017 ne montre pas qu’il y a plus de locations illégales, mais que les contrôles sont plus stricts et que les petits malins se font rattraper par la patrouille » indique Ian Brossat. Les déclarations de la DLH laissent effectivement entendre que cette série de condamnations résulterait de sentences plus sévères de la part du juge : « Il considère désormais que les gens sont informés de la loi. Avant, il y avait le bénéfice du doute. C’est terminé. » L’adjoint chargé du logement insiste néanmoins sur la nature de l’activité reprochée : « On ne fait pas la chasse aux Parisiens qui louent leur appartement pour mettre du beurre dans les épinards et qui peuvent, grâce à ces revenus, se maintenir dans la capitale. Ce qu’on cible, ce sont ces multipropriétaires qui, sciemment, choisissent de transformer des logements en machines à cash. » Afin de limiter cette pratique, les loueurs devraient, à partir d’octobre prochain, être obligés de se déclarer à la Ville de Paris avant de se voir attribuer un numéro précis à faire figurer sur toutes leurs offres de location sur n’importe quelle plateforme.

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