Les buzz de mauvais goût

Côté Bad buzz, certaines entreprises semblent s’être particulièrement illustrées après les attentats de janvier qui ont décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo…

Ces entreprises sont-elles vraiment Charlie ?

Côté Bad buzz, certaines entreprises semblent s’être particulièrement illustrées après les attentats de janvier qui ont décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. C’est le cas de l’entreprise 3 Suisses, qui s’est empressée de récupérer le slogan « Je Suis Charlie » pour l’intégrer à son logo. Une bonne intention, sans doute, mais un résultat très négatif pour la marque, qui a dû se justifier auprès des nombreux internautes l’ayant vivement critiqué sur Twitter. De nombreuses enseignes ont par ailleurs profité de ces tragiques événements pour les récupérer à des fins commerciales. Le site eBay a vu fleurir les nombreuses ventes de T-shirts, Mugs et autres produits dérivés marqués du slogan #JeSuisCharlie. Certaines entreprises ont même réservé les noms de domaine Jesuischarlie.com, jesuischarlie.fr ou jesuischarlie.net, sans savoir vraiment ce qu’elles allaient en faire… La plateforme de crowdfunding Apoyogo a quant à elle publié un tweet dans lequel elle invitait les internautes de façon non équivoque à faire leurs dons sur la plateforme.

AccorHotels Arena et Bic se partagent la palme du meilleur slogan sexiste

En matière de promotion et de publicité, le sexisme a longtemps perduré à travers le temps, dans les campagnes de certaines marques. En 2015, la marque de papeterie Bic et AccorHotels Arena (anciennement le Palais Omnisport de Paris-Bercy) se sont particulièrement illustrées en la matière. La première a publié une publicité douteuse en août 2015, à l’occasion de la journée des femmes en Afrique du Sud, sur laquelle on pouvait lire le slogan suivant (en anglais) : « Ressemblez à une fille, agissez comme une dame, pensez comme un homme, travaillez comme un patron ». Jugée sexiste, cette phrase d’accroche a suscité un tollé sur les réseaux sociaux. La marque s’est empressée d’essayer d’y répondre en renvoyant les internautes vers un lien source. Le problème, c’est que l’article présent sur ce lien évoquait de nombreux clichés très maladroits sur la place de la femme dans la société. Bic a fini par supprimer son post pour publier des excuses plus sobres : « Nous sommes terriblement désolés si nous vous avons offensés. Ce n’était pas notre but, mais nous comprenons notre erreur. Nous n’aurions pas dû publier cette publicité ». Quant à AccorHotels Arena, la marque s’est illustrée en diffusant des affiches en grand format dans le métro, sur lesquelles on pouvait découvrir la joueuse de tennis Azarenka, recroquevillée sur le court après sa victoire à l’Open d’Australie 2012 et ce slogan : « Le seul lieu où les femmes sont à vos pieds ». Un slogan qui a immédiatement suscité la polémique, à tel point que l’adjoint à la mairie de Paris en charge des sports et du tourisme, Jean-François Martin, a fini par annoncer le retrait pur et simple de ces affiches dans le métro parisien. Oups !

Un licenciement en deux temps trois mouvements

La start-up américaine Zirtual a fait parler d’elle à l’été 2015, et pas en bien. Basée à Las Vegas, l’entreprise qui propose à ses clients les services d’assistants personnels pour optimiser la gestion de leur temps a tout simplement licencié ses 400 salariés par e-mail, en pleine nuit de dimanche à lundi. La nouvelle est tombée à 1h34 du matin, précisément. La société a cessé toutes ses activités et congédié l’ensemble de ses collaborateurs, qui ont dû se réveiller le lundi avec la gueule de bois. Pourtant, la société semblait afficher des chiffres encourageants. Créée fin 2012, Zirtual avait levé 5 millions et demi de dollars depuis sa création et ses effectifs étaient passés de 150 à 400 en 18 mois. Cette annonce a eu pour effet de faire le tour des médias. à l’époque, le site de l’entreprise ainsi que ses comptes sur les réseaux sociaux avaient été immédiatement fermés et les salariés ne savaient pas si l’activité allait reprendre ou non, les dirigeants étant restés totalement muets. Aujourd’hui, on sait que la start-up a été sauvée par une acquisition (par l’entreprise Startups.co), mais que les 400 employés n’ont pas été réembauchés…

Fanta nostalgique des… nazis ?

Si une campagne marketing fait référence au « bon vieux temps en Allemagne », comment réagiriez-vous ? Bien, certes. Mais si cette même campagne précise ensuite que ce « bon vieux temps » se situerait dans les années 1940 ?… Célébrer l’Allemagne nazie, vraiment, vous n’y pensez pas ? C’est pourtant ce qu’a fait -sans doute inconsciemment- le géant américain Coca-Cola pour fêter les 75 ans de sa marque de soda à l’orange, Fanta. En effet, le groupe a mis en place un spot TV publicitaire dans lequel la marque vante « le bon vieux temps », référence à l’année de création de cette boisson. Sauf que voilà, Fanta est apparu pour la première fois en 1940 sous le troisième Reich dirigé par Adolf Hitler. La diffusion de la campagne a provoqué un tollé (logique !) et le spot a rapidement été retiré des écrans. Le porte-parole de l’entreprise a exprimé ses excuses, prétextant que le clip se voulait vanter les « souvenirs d’enfance » des consommateurs, et que la marque n’avait « aucun lien avec Hitler et le parti nazi. » On veut bien les croire, mais le Bad buzz a quand même eu le temps de s’étaler sur la toile… Aïe…

Une tapisserie qui rappelle les camps de concentration

On continue dans le mauvais genre historique. Tout début 2015, la marque américaine de prêt-à-porter Urban Outfitters a commercialisé une tapisserie… douteuse ! Le tissu était imprimé de bandes grises et blanches en alternance, le tout avec un logo en forme de triangle rose. L’ensemble rappelait fortement les tenues portées par les prisonniers homosexuels déportés dans les camps nazis pendant la seconde guerre mondiale. Cette affaire rappelle d’ailleurs celle de Zara, qui avait commercialisé en 2014 un pyjama pour enfants, dont le tissu était rayé blanc et noir, avec une étoile jaune griffée au niveau du cœur, à la manière des étoiles de David réservées aux Juifs pendant la guerre… Concernant Urban Outfitters, la Ligue anti-Diffamation (ADL) a exigé le retrait du produit des rayons du magasin, et les internautes s’en sont donnés à cœur joie, notamment sur Twitter, pour dénoncer la mauvaise opération de la marque. Les détracteurs en ont d’ailleurs profité pour rappeler que l’enseigne n’en était pas à son coup d’essai. Urban Outfitters a en effet brillé en 2014, en commercialisant un sweatshirt faussement taché de sang, portant l’inscription Kent State University… qui n’est autre que l’université d’état dans laquelle une fusillade a éclaté entre la Garde nationale et des étudiants en mai 1970. De mauvais goût ? Assurément !

Transavia manque de respect à une star du porno

Les buzz de mauvais augure sont légions quand on touche au milieu de la pornographie. L’année dernière, c’est la compagnie aérienne Transavia qui en a fait les frais. Interpellé sur Twitter par l’actrice X Nikita Bellucci à propos d’un vol annulé, le community manager de l’entreprise a tenté de faire un peu d’humour. La réponse est cinglante : « Le vol est prévu pour 14h30. C’est juste qu’avec vous on préfère quand ça dure. » Raté, l’actrice porno n’a pas aimé ! Selon Le Huffington Post (car les tweets ont été supprimés depuis), Nikita Bellucci aurait répondu par des insultes : « Bande de sous-merde. Plus jamais je n’irai dans votre compagnie de bras cassés. » avant de tweeter un cinglant : « Le retard OK. Le manque de respect ? Jamais ! » Malgré les plates excuses de la compagnie, la réaction de l’actrice a suffi à faire le tour du web, jetant le discrédit sur le community manager du groupe. L’événement a d’ailleurs inspiré une lettre à l’actrice du milieu pornographique, dans laquelle elle dénonce le manque de respect dont les personnes de sa profession font preuve, rappelant que Clara Morgane avait par exemple subi un lynchage au moment d’annoncer sa grossesse. « En France (…) je fais le constat que si tu es actrice X tu ne dois pas avoir envie de te cultiver, tu ne dois pas partager ton opinion sur l’actualité. » peut-on lire dans la lettre. Percutant !

Boulanger enchaîne les boulettes

Décidément, la marque d’électroménager n’aura pas vraiment su profiter de 2015 pour sa communication. Au menu : deux bad buzz bien sentis… D’abord, en juillet 2015, l’enseigne a été épinglée par la CNIL (Commission Nationale Informatiques et Libertés), qui a trouvé dans sa base de données clients précisément 5828 remarques désobligeantes caractérisant les clients de Boulanger. Et pour dire à quel point les responsables de cette base sont allés loin, on y trouvait des termes comme « N’a pas de cerveau », « con », « client alcoolique », « casse-couilles », « de confession juive » ou « la cliente est une grosse conasse »… Autant dire que le fichage des clients de manière insultante n’a été perçu par personne comme positif ! Les réseaux sociaux se sont enflammés à la suite de ce Bad buzz et le groupe s’est excusé platement dans un communiqué, dans lequel Étienne Hurez, directeur général de la marque, s’affirme « choqué et surpris des informations communiquées par la CNIL. » Ce dernier ajoute : « Les faits sont rares, mais vrais. Nous ne devons pas nous défausser de ce manquement grave. » à l’issue de cet événement, la marque a réalisé un audit interne pour trouver les coupables de ces actes. Plus tard dans l’année, en décembre, Boulanger a encore fait parler d’elle. à l’occasion des fêtes de fin d’année, la marque a inscrit la mention suivante sur l’étiquette de ses fers à repasser : « Le Noël de rêve, pour elle ». évidemment, les réactions sur Twitter n’ont pas tardé, taxant la marque de sexisme. Là encore, Boulanger a délivré des excuses sur le réseau social. On pouvait y lire : « toutes nos excuses pour le balisage inadapté sans connotation volontaire. Le nécessaire a été fait dans tous nos magasins. » Décidément, il ne reste plus qu’à espérer que 2016 soit mieux que 2015 pour l’enseigne !

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