
Se cacher devant ou derrière la crise ou les crises pour ne pas entreprendre est certainement une erreur fondamentale car il n’existe pas de période faste pour créer son entreprise. C’est la prise de risques et la capacité à en prendre qui permet de réussir. Tout le monde le sait la vie n’est pas un long fleuve tranquille et vouloir attendre le moment propice ne donne toutes les chances de manquer l’opportunité.Vous trouverez dans cet article les propos d’Yvon Gattaz, président du Conseil national du patronat français, ancien président du CNPF (actuel MEDEF), fondateur d’éTHIC, membre de l’Institut de France et président fondateur de l’Association Jeunesse et Entreprise (AJE) relatifs à la création en période de crise.
La crise est-elle une bonne période pour créer son entreprise ?
Il faut quitter l’idée absurde que le moment doit être propice. Tous les moments sont bons pour créer son entreprise ! Aujourd’hui, le monde fait face à une crise économique, environnementale et sociétale majeure et beaucoup d’entreprises se trouvent en difficultés et sont contraintes de mettre la clé sous la porte ou de rechercher des idées innovantes. Cela signifie qu’il existera de nombreuses opportunités d’expansion et même de création. Autrement dit, quelqu’un qui est imaginatif, tenace, ambitieux, qui n’a pas peur du travail et qui est non conformiste, a autant de chance de réussir que s’il créait dans une période calme.
L’important reste de trouver une idée innovante, un créneau porteur d’avenir. Tous ceux qui souhaitent créer une entreprise peuvent trouver ce créneau, il suffit juste de le chercher. Ceux, qui disent ne pas avoir trouvé de créneau, n’ont pas réellement cherché !
Existe-t-il d’autres périodes d’opportunités ?
Les moments qui peuvent paraître les plus difficiles sont également ceux qui offrent le plus d’opportunités aux entrepreneurs. N’écoutez pas les personnes « raisonnables » qui ont peur et qui vous freineront. Innovez et sautez dans l’inconnu : l’entrepreneuriat n’est pas si risqué qu’on le croit.
Les créateurs ont fait beaucoup d’erreurs, certes, mais tous ceux qui étaient tenaces et volontaires se sont toujours rattrapés aux branches d’une manière ou d’une autre. S’ils se sont aperçus que leur créneau n’était pas porteur, ils en ont profité pour bifurquer.
Il n’y a pas de raison d’échouer, même dans un contexte économique délicat, si l’on a une idée innovante et qu’on possède les qualités de l’entrepreneur : le sens de la responsabilité, l’imagination créatrice, la combativité, la ténacité, le charisme, le goût du risque, le goût du travail en équipe et un solide bon sens.
Dans une vie, quel est le bon moment pour créer son entreprise ?
Créer le plus tôt possible ! en ce qui concerne l’entrepreneuriat, l’expérience ne sert à rien.
Les conseils d’Yvon Gattaz, président du Conseil national du patronat français, ancien président du CNPF (actuel MEDEF), fondateur d’éTHIC, membre de l’Institut de France et président fondateur de l’Association Jeunesse et Entreprise (AJE) auprès de Dynamique :
- « J’ai développé une théorie « gattazienne » que j’appelle « l’escalier du risque ». Je pense que nous sommes dotés, de façon congénitale, d’un certain potentiel de goût du risque que nous avons à notre naissance. Et il se trouve que ce goût du risque, au fil des ans, s’atténue et ne remonte jamais.
- Au départ, chacun se situe sur la plus haute marche de cet escalier de goût du risque.
- Puis vient la première marche descendante : l’accumulation de diplômes. Certes, faire des études supérieures est important, mais, si vous souhaitez créer, nul ne sert de s’enfermer dans les études.
- La deuxième marche, on la descend lorsqu’on se constitue une belle carrière. Si vous attendez d’avoir de l’expérience pour créer, vous allez entrer dans un grand groupe et, petit à petit, monter dans la hiérarchie. Difficile alors de repartir de zéro, de passer du stade de cadre supérieur à celui d’autodidacte de la création. Et puis, il y a l’entourage : on se demande ce qu’il va penser.
- La troisième marche est franchie dès lors qu’on se marie et qu’on a des enfants, car la peur est alors d’entraîner toute sa famille dans cette prise de risque. Puis ce goût du risque descend doucement, jusqu’à l’arrivée des rhumatismes ! Là c’est fini !
- Ainsi, je soutiens l’idée que l’on devrait se lancer dans la création le plus tôt possible dans sa vie. Le manque d’expérience n’est pas gênant, mais je préconiserai tout de même de vivre une immersion dans le monde professionnel avant de créer. Cette courte expérience permet à l’entrepreneur de se familiariser avec le monde de l’entreprise et la conduite des hommes. »