
Fondée en 2014, la start-up Blade a mis au point un ordinateur dématérialisé, le Shadow. Pour développer sa technologie, elle vient de lever 51 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques Pierre Kosciusko-Morizet, Michaël Benabou et Nopporn Suppipat. Cette somme devrait aussi lui permettre d’attaquer ses premiers marchés internationaux.
Blade et son ordinateur du futur
Le Shadow, développé par la jeune pousse parisienne Blade, porte bien son nom. Il s’agit d’un ordinateur dématérialisé. Qualifié de « PC du futur », cette machine virtuelle se trouve en réalité intégrée à un cloud et permet à n’importe quel terminal de se connecter à elle. Il suffit d’une application ou d’un boîtier pour y accéder depuis un PC, une tablette, un Smartphone ou même une TV connectée. L’une des particularités de Blade réside justement dans son accessibilité : cet ordinateur se loue, à partir de 29,95 euros par mois, et ne se vend pas encore, conformément aux volontés de la marque. Emmanuel Freund, cofondateur et PDG de la start-up, indique : « Nous avons de l’avance sur les géants des nouvelles technologies et nous ne voulons pas la perdre. » Une connexion très haut débit demeure nécessaire pour accéder au Shadow, dont tous les composants matériels tels que la carte graphique ou les cartes mémoires s’avèrent stockés dans les data-centers de Blade. Le PC de l’avenir serait donc voué, lui aussi, à devenir un service en ligne, comme le souligne le PDG de la firme : « Après le CD et le DVD, le PC disparaît pour devenir un service. C’est le sens de l’Histoire. Une Histoire que nous continuons à écrire grâce au soutien de nos investisseurs, en France mais aussi à l’international le plus rapidement possible. »
Le troisième tour de table
L’entreprise d’Emmanuel Freund avait déjà réalisé deux premières levées de fonds en 2015 et 2016, dont les montants s’élevaient respectivement à trois et dix millions d’euros. Blade vient d’annoncer le 14 juin dernier un troisième tour de table de 51 millions d’euros effectué auprès de ses investisseurs historiques. Le principal d’entre eux s’avère être l’entrepreneur thaïlandais Nopporn Suppipat, fondateur de Wind Energy Holding, le géant des énergies renouvelables dans son pays d’origine. Michaël Benabou, de vente-privée.com, et Pierre Kosciusko-Morizet, de chez PriceMinister, l’ont accompagné dans la levée de fonds de la jeune pousse. Selon Nopporn Suppipat, « Blade applique l’économie collaborative au monde des infrastructures et des équipements informatiques. » Il ajoute : « Les activités de Blade sont similaires à celles de mon ancienne entreprise. Il s’agit de mettre des ressources en commun pour en baisser les coûts. Sauf que l’exploitation d’une centrale électrique est très réglementée, alors que Blade peut aller très vite pour déployer son produit. »
Cap sur la croissance pour Blade
Le Shadow a été conçu, en premier lieu, pour les gamers et fans de jeux vidéo, qui réclament encore et toujours plus de capacités informatiques. Le but premier de la firme consiste à convaincre le grand public. Emmanuel Freund précise que « Les qualités du Shadow peuvent profiter à tout le monde. » La demande se révèle de plus en plus importante, Blade a écoulé ses 5 000 dispositifs très rapidement et souhaite augmenter sa capacité de production. Cela devrait s’avérer possible grâce à la levée de fonds, qui permettrait notamment à la start-up d’étendre son réseau à l’Allemagne et l’Angleterre, avant de conquérir les États-Unis.