Bien comprendre la veille

Faire de la veille est l’opposé du « faire l’autruche », « fermer les yeux » et le comportement à adopter pour tout dirigeant et toute entreprise qui surveille le marché pour prendre les décisions pertinentes. Souvent source de confusion, la veille fait peur et n’est pas prise à sa juste mesure par les dirigeants qui la délaissent, faute de temps et de compréhension suffisante. Certes parfois complexe, elle est néanmoins primordiale pour permettre à l’entreprise d’exercer son activité en toute sérénité mais également de la développer, sur des marchés en perpétuelle évolution où la concurrence est rude. Définition, enjeux et méthodologie.

Définition et enjeux de la veille

La veille est une démarche volontaire de l’entreprise qui consiste à collecter des informations. Elle répond à deux grandes finalités : la détection des menaces et des opportunités.

On parle en effet de la veille pour maîtriser les risques, lorsque les données recueillies permettent d’identifier les évolutions à venir, de quelque nature qu’elles soient, et d’anticiper leurs répercussions plausibles sur l’activité afin d’en réduire l’impact.

Dans une autre mesure, tout aussi importante, on parle de la veille pour innover, comme moyen pour l’entreprise, à l’écoute de l’environnement, de détecter de futures tendances et de créer de nouveaux produits ou de nouveaux marchés.

Ces finalités correspondent à des enjeux d’ordre opérationnel ou stratégique pour l’entreprise. Pour y répondre, la veille se matérialise sous différentes formes. Au niveau opérationnel, on dénombre par exemple les veilles suivantes : commerciale, concurrentielle, réglementaire, environnementale, d’opinion… Au niveau stratégique, il existe les veilles technologiques, marketing, sectorielles…

Méthodologie

Bien souvent, les entrepreneurs abandonnent leurs actions de veille car ils n’ont pas bien défini leur procédure. La méthodologie est essentielle pour faciliter la démarche car elle permet de décomplexifier au maximum le processus.

Pour une veille efficace, il convient d’avoir répondu aux problématiques suivantes :

– Les domaines

L’entreprise définit les thèmes sur lesquels portera la veille, en fonction de ses besoins. Pour chacun d’entre eux, elle fixe son degré d’importance par ordre de priorité, et les objectifs attendus.

– Les acteurs

L’entreprise détermine si elle possède les moyens humains nécessaires en termes de disponibilités et de compétences pour opérer la veille. Concernant la veille sociale par exemple, l’entreprise peut demander au responsable des ressources humaines de gérer l’écoute réglementaire dans sa matière. Elle peut aussi confier la mission à un organisme extérieur spécialisé ou un partenaire, avocat de l’entreprise par exemple.

– Les modalités de mise en œuvre

L’entreprise procède à un inventaire des supports où elle recherchera l’information (abonnement à des publications, présence sur des évènements…), la fréquence de la collecte et de la diffusion, la liste des destinataires, le format sous lequel seront globalisées et synthétisées les données, et les actions qui en découleront (comptes-rendus mensuels, réunions d’analyse et de prise de décisions…). A noter par ailleurs qu’il existe des logiciels de veille spécialisés, hébergés en interne ou sur le web, qui interviennent en soutien de l’entreprise pour réaliser toute cette mise en œuvre.

– Le budget

L’entreprise s’assure qu’elle dispose des capacités financières suffisantes. En effet, la veille a un coût relativement important qu’il convient de prendre en considération. De celui-ci dépendra notamment les thèmes, les outils et les acteurs de la veille.

Dans les grandes entreprises, ces dernières disposent généralement de salariés spécialement dédiés et formés pour opérer la veille car elle représente presque une obligation, notamment vis-à-vis de la concurrence. Dans les petites structures, c’est souvent l’entrepreneur lui-même qui réalise la veille, mais à moindre échelle et de manière informelle. Enfin, dans les moyennes entreprises, il arrive souvent que le personnel n’ait pas la compétence nécessaire, c’est pourquoi le dirigeant décide de confier cette mission à un prestataire externe spécialisé. Dans tous les cas, la veille ne doit pas être négligée mais plutôt s’inscrire dans la vision de l’entrepreneur, comme une priorité pour l’exercice de son activité.

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