Avoir des actionnaires, qu’est-ce que cela implique vraiment ?

Les actionnaires font la une des journaux mais souvent leur image est écornée par des articles qui mettent en exergue les profits qu’ils réalisent au détriment des salariés. Pour certains, ils représentent la bête noire des entreprises, ceux qui nuisent à leur pérennité et ne pensent qu’à leur propre intérêt ; et pour d’autres, les actionnaires sont un maillon indispensable de la chaîne productrice de toutes les entreprises en France et dans le monde entier. Pourtant, dès qu’on se penche davantage sur la réalité de terrain, sur ce qu’il se passe précisément dans une entreprise ou dans une entité commerciale, on en vient à réfléchir sur la réelle fonction des actionnaires et sur leur importance.
On en vient à se demander ce qu’implique réellement la présence d’un ou de plusieurs actionnaires au sein d’une entreprise ? Cette présence est-elle bénéfique, ou non, sur le long terme ?

L’ouverture du capital aux actionnaires : des avantages et des inconvénients à prendre en compte

En tout premier lieu, il est important de souligner le fait que la présence d’actionnaires dans une entreprise va de pair avec l’ouverture du capital à ces derniers. Le rôle principal d’un actionnaire est d’apporter de l’argent dans le capital de l’entreprise pour assurer sa gestion sur le long terme et sa pérennité économique. En contrepartie, l’actionnaire reçoit une ou plusieurs actions, c’est-à-dire des parts de capital. On parle d’actionnaire majoritaire dès lors qu’un seul et même actionnaire détient plus de 50 % d’une entreprise.
Cependant, un des problèmes majeurs de l’actionnariat : l’ouverture de capital empêche l’entreprise de garder la main mise sur sa propre gestion. En regardant dans l’actualité récente, on s’aperçoit que beaucoup d’entreprises entrent dans des conflits sociaux durables dès lors que les choix pris par les actionnaires ne suivent pas la volonté propre des salariés voire des dirigeants de l’entreprise.
Un conseil à tous les cadres dirigeants et chefs d’entreprise : l’actionnariat est, financièrement, viable pour votre entreprise sur le long terme. Mais la perte d’indépendance qu’elle entraîne peut vous nuire dans un temps tout aussi long. À utiliser avec précaution, seulement si les reins de votre entreprise sont assez solides pour pouvoir vous passer d’actionnariat si besoin est.

Le versement de dividendes

En tant que dirigeant, vous pourrez choisir de verser des dividendes aux actionnaires, c’est-à-dire une partie des résultats s’ils sont positifs. Tout est une question de taille : si votre entreprise a des résultats suffisamment satisfaisants et importants, le versement des dividendes ne représente pas un handicap. Le cas échéant, il vous faudra réfléchir aux avantages réels pour votre entreprise de faire entrer des actionnaires dans votre capital, tout en sachant que le montant des dividendes (le pourcentage sur les résultats dans la plupart des cas) est le fruit de négociations souvent virulentes et bataillées tant les deux parties veulent tirer leur épingle du jeu.

Le profil des actionnaires

Dans la 2ème édition de l’étude, du 9 au 21 mars 2016, « Actionnaires individuels français, cassons les idées reçues » présente le portrait robot des actionnaires. Cette étude Havas Paris – OpinionWay a été réalisée auprès de 871 actionnaires individuels issus d’un échantillon national représentatif des Français âgés de 18 ans et +, interrogé en ligne via CAWI (Computer Assisted Web Interview)

Cette étude dégage 5 profils d’actionnaires

L’actionnaire patrimonial, 29% des actionnaires individuels. Plus âgé que les autres et dont les revenus ainsi que le patrimoine sont plus élevés que la moyenne des actionnaires. Il se constitue un investissement en actions dans le but de constituer un capital pour ses enfants.

L’actionnaire de circonstance, 27% des actionnaires individuels. Avec un niveau d’étude plus élevé que la moyenne, il est davantage CSP+. Ils n’ont qu’un objectif au travers du placement en actions, la constitution d’un capital en vue de la retraite.

L’actionnaire nouvelle génération, 19% des actionnaires individuels. Actionnaires plus jeunes que les autres, un peu plus de CSP- avec un niveau de diplômes moins élevé. Ils recherchent une rentabilité plus rapide.

L’actionnaire amer, 13% des actionnaires individuels. Population un peu plus âgée et plus féminine. Elle réalise peu d’opérations et la plupart du temps avec l’aide de leur banquier. Ce sont des gestionnaires très prudents.

L’actionnaire financier, 12% des actionnaires individuels. Population plus CSP+, avec un patrimoine, une fréquence d’opérations, un nombre d’actions détenu plus important que les autres familles. Ils conservent les actions moins longtemps que les autres avec une gestion dynamique et une recherche de rentabilité rapide.

Actionnaires dans le capital d’une entreprise : bonne ou mauvaise chose ?

En résumé, et comme il a été dit précédemment, la présence d’actionnaires au capital d’une entreprise peut être tout à fait bénéfique sur le long terme, tout comme cela peut devenir un véritable fardeau. À vous d’évaluer les besoins de votre entreprise, les intérêts réels que vous avez à ouvrir votre capital et à mesurer l’implication possible de ces derniers afin d’être certain qu’ils puissent s’adapter à votre projet.

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