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Quand des start-up technologiques s’investissent dans l’entrepreneuriat social

Apparu au cours des années 1990 en Europe et aux États-Unis, l’entrepreneuriat social est une autre façon d’entreprendre qui séduit petit à petit les individus qui souhaitent se lancer dans le monde de l’entreprise. Elle place l’efficacité économique au service de l’intérêt général, porté par des projets liés à des enjeux fondamentaux, notamment le développement durable. Conscientes que les nouvelles technologies sont une source impressionnante de moyens possibles pour résoudre au quotidien des problèmes sociétaux comme le chômage ou encore environnementaux comme le réchauffement climatique, de nombreuses start-up s’impliquent de plus en plus dans cette manière d’entreprendre. Découvrez des jeunes pousses qui mettent leurs solutions innovantes au service des questions sociales et sociétales.

Selon la 5e édition du Baromètre de l’Entrepreneuriat Social réalisée en 2017 par Convergences (groupe français de réflexion, de mobilisation et de plaidoyer en faveur du développement durable) en partenariat avec des instituts de sondages, banques et associations comme OpinionWay,Bnp Paribas et FranceActive, l’entrepreneuriat social séduit. Pour un Français sur trois, les entrepreneurs sociaux sont les acteurs les plus innovants dans la résolution des problèmes sociaux et environnementaux. 60 % des jeunes de 18-24 ans sont attirés par le secteur de l’économie sociale et solidaire, dont 45 % souhaiteraient lancer leur propre entreprise. Dans une enquête publiée en 2018 par Opinion Way pour Ashoka (organisation internationale soutenant les solutions entrepreneuriales les plus innovantes, ndlr), les entrepreneurs sociaux sont 49 % à résoudre en priorité le changement climatique, 41 %, le chômage et 28 %, la pauvreté. 57 % des personnes interrogées considèrent que leurs perspectives de développement sont assez bonnes dans l’Hexagone, quand ils sont respectivement 65 % et 64 % à le penser pour l’Europe et le monde. Enfin, 60 % des entrepreneurs sociaux associent le numérique à l’entrepreneuriat social. Zoom sur quelques start-up qui utilisent leurs innovations pour tenter de résoudre les problèmes de société.

Zéphyr Solar et sa plateforme aérienne autonome en énergie

Lancée en février 2016 par deux étudiants, Julie Dautel et Cédric Tomissi, la start-up Zéphyr Sola a mis en place une technologie de panneaux solaires, intégré à un ballon de trois mètres de diamètre, recouvert d’un matériau photovoltaïque. Objectifs avec leur produit : avoir un impact sociétal positif, en fluidifiant l’action des services d’urgence, un impact environnemental en proposant une solution propre en lien avec la biodiversité et un impact financier, en réduisant les besoins d’infrastructures. Gonflés à l’hélium en quelques minutes, les ballons se déploient rapidement et sans infrastructure au sol, disposant de fonctionnalités embarquées comme une caméra, une antenne et d’autres technologies en cas de besoins. Ils peuvent transporter en hauteur plusieurs panneaux solaires, permettant d’installer des unités de production énergétique propres et durables selon les contextes et les nécessités. En cas de crises ou d’urgence humanitaire, la plateforme aérienne peut établir un réseau de télécommunications en une heure, facilitant la coordination des secours et le contact avec la population. Elle permet de couvrir des terrains isolés et étendus, réduisant les risques d’intrusion et de détérioration de sites importants comme une zone industrielle ou la faune locale. En complément de l’accompagnement des populations en situation de précarité énergétique, le dispositif peut aussi être déployé dans le cas d’événements culturels et sportifs pour désengorger le réseau télécom et soutenir efficacement les services de protection civile. Des PME et des grandes entreprises comme Nokia ont montré leur intérêt pour le produit. Des organisations non gouvernementales sont également séduites par ce dispositif comme la Croix-Rouge française.

Glowee et sa source de lumière naturelle

Fondée en 2014 par Sandra Rey, la jeune pousse Glowee réinvente la production de lumière en utilisant la technologie que la nature a sous la main, la bioluminescence. Cette réaction chimique permet à certains organismes marins comme des poissons, des calamars et des méduses de faire naître une source lumineuse. Cette énergie d’éclairage vivante, provenant directement de l’environnement naturel, à la croisée du biomimétisme (désignant les ingénieries inspirées du vivant, ndlr) et de la biologie synthétique, peut permettre de révolutionner la façon de produire, de consommer et d’illuminer. Sans consommation d’électricité ni émission de pollution lumineuse, cette lumière biologique est une alternative crédible permettant de réduire l’impact environnemental de la lumière électrique et de protéger l’environnement tout en offrant un confort, un bien-être et de nouvelles possibilités d’adaptations de mise en lumière. Elle répond donc aux problématiques écologiques, mais aussi aux problématiques économiques et commerciales. La start-up prélève les bactéries bioluminescentes dans une coque organique, biodégradable, transparente et adhésive aux surfaces vitrées, la solution de Glowee est transparent le jour et luminescent la nuit, permettant à terme, d’éclairer les panneaux publicitaires, les rues, les magasins pour ensuite se concentrer sur l’éclairage des villes. La lumière naturelle et instantanée peut aussi être intégrée dans des produits en lien avec le sport, les cosmétiques ou le luxe. La jeune pousse a déjà séduit plusieurs marques et entreprises comme Adidas, LVMH ou AccorHotels, pour des présentations de produits ou des événements.

Les acteurs français de la « Tech For Good », qu’ils soient entrepreneurs, accélérateurs de start-up ou investisseurs issus de l’innovation technologique et scientifique, se fédèrent aujourd’hui autour d’un mouvement, la FEST (France Eco-Sociale Tech, ndlr), abrité au sein de France Digitale (association d’intérêt général qui réunit entrepreneurs et investisseurs du numérique pour promouvoir l’économie numérique auprès des pouvoirs publics, ndlr). Réunissant plus de 70 adhérents, la structure a pour ambition de renforcer l’émergence d’un véritable écosystème d’entrepreneurs utilisant leurs technologies et leurs innovations pour répondre aux dix-sept objectifs de développement durable mis en place par les Nations Unies. Les enjeux sociétaux comme le chômage, le changement climatique, les inégalités sociales ou encore la pauvreté sont ainsi pris en compte. La FEST veut via ses actions, promouvoir des exemples inspirants, des solutions et des bonnes pratiques pour susciter des vocations et faire évoluer les mentalités des citoyens sur ces sujets importants, tout en portant avec elle, des propositions concrètes pour les communiquer  auprès des institutions publiques et privées. D’autres structures qui portent en eux l’innovation sociale existent dans l’Hexagone comme Le Mouves ou le Social Good Accelerator.

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