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Ces start-up récompensées aux trophées DeepTech

Organisé par Grenoble-Alpes Métropole, le Forum 5i créé en 1998 soutient le développement et le financement d’entreprises novatrices. Cet événement offre à ses talents des conditions favorables à une éventuelle levée de fonds où créateurs, investisseurs nationaux et internationaux se rencontrent. Depuis son élaboration, plus de 890 millions d’euros ont ainsi été levés par les sociétés. La cérémonie porte chaque année sur un sujet porteur d’innovation. Le 31 mai 2018, ce sont les start-up de la DeepTech qui ont été mises à l’honneur. Découvrez les principaux lauréats du concours.

Mettre en avant les start-up de la DeepTech. Fondées sur des avancées scientifiques, techniques et technologiques ainsi que sur l’innovation de rupture, ces entreprises ne ciblent pas des produits existants issus du secteur digital. Elles se concentrent sur des types de conception et de production novateurs, nécessitant un temps de recherche et de développement relativement long. Leur objectif est de moderniser les modes de vie et de consommation. Ces sociétés touchent tous les domaines comme l’environnement, l’aéronautique, la santé ou les transports.

Un événement pour financer ces entreprises du futur

Pour se financer, les entreprises de la DeepTech doivent lever encore plus de fonds que celles d’autres secteurs, du fait du processus de recherche. Le comité de sélection du Forum 5i, présidé par Dieter Kraft, directeur général de la branche capital-risque allemande, TRUMPF Venture GmbH, fut également composé d’investisseurs du monde entier. Ils ont sélectionné, après 170 évaluations, dix-neuf sociétés de la tech innovantes originaires de France, d’Italie, de Suisse et même de Corée du Sud. L’ensemble de ces entreprises demandait trente millions d’euros pour favoriser leur création et leur développement. Quatre établissements ont ainsi été récompensés.

Embion Technologie, entreprise la plus novatrice

La société suisse, Embion Technologie, reçoit le prix innovation « Jean-Michel Lamure » (cofondateur de Soitec, établissement spécialisé dans la conception et la production de matériaux semi-conducteurs, ndlr). Créé en 2016 par Georgios Savoglidis et Sviatlana Siankevich, c’est une start-up « spin off » (société créée à partir d’une plus grande organisation, ndlr) de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (l’EPFL). Elle recycle les résidus végétaux issus de l’agriculture ou des sous-produits de la transformation alimentaire. Avec ses déchets, de nouveaux ingrédients sont extraits : ce sont des prébiotiques, des fibres végétales qui ne se digèrent pas, mais servent de nourriture aux bactéries présentes à l’intérieur de notre corps. Elles apportent de réels bénéfices sur les malades du diabète, de l’obésité ou du cœur. C’est par le biais d’un catalyseur ionique (procédé accélérant une réaction chimique par charge électrique, ndlr) que sont fabriquées ces nouvelles matières. Sensibles à l’environnement, les dirigeants n’utilisent aucun solvant organique à usage industriel. Leur procédé permet de réduire jusqu’à 80 % la quantité de déchets déposés dans les sites d’enfouissement et les émissions dans l’atmosphère.

Eyeware et eBikeLabs,  récompensées du prix d’honneur

Le prix d’honneur est attribué à la société grenobloise eBikeLabs ainsi qu’à l’entreprise suisse Eyeware. La première, fondée en 2015 par Maël Bosson et Raphaël Marguet, s’est lancée dans l’univers du vélo électrique. Situé au Tarmac à Meylan, l’établissement aux douze employés promet de démocratiser le vélo électrique comme mode de transport. eBikeLabs se développe autour de trois produits. D’abord, une application gratuite qui comptait plus de 7 000 membres en 2017. Elle permet de calculer le meilleur itinéraire possible afin de garantir au cycliste une réserve d’énergie électrique suffisante pour arriver à bon port, sans tomber en panne. Ensuite, une borne d’information digitale qui vient en aide aux vendeurs de vélos et offices du tourisme pour conseiller les clients. Le dernier élément est un contrôleur intégré sur un vélo électrique, qui permet au cycliste de générer automatiquement la consommation de sa batterie. Quant à Eyeware, fondée par Kenneth Funes en 2016, elle veut favoriser les interactions entre machines et humains au moyen de sa technologie « eye tracking » (technique mesurant les parcours, les points et les temps de fixation du regard d’un individu, ndlr). Le logiciel permet de récolter des informations servant aux robots pour communiquer avec une personne. Dans le commerce, il est utilisé dans les grands magasins pour comprendre le comportement des consommateurs. Des personnes ayant perdu l’usage de leur bras peuvent utiliser un ordinateur grâce aux mouvements de leur visage et de leur tête. 

EverCleanHand, coup de cœur du public

Le prix « Coup de Cœur du public » a été décerné à la société EverCleanHand, développée par  Asbed Kechichian et Guillaume Belle en 2017. Installée à Venon, près de Grenoble, elle est spécialisée dans le domaine de la santé, avec sa machine, Smart & Safe. Le concept : insérer ses mains dans un appareil fait de deux tubes où sont projetées des lotions hydrovégétales 100 % naturelles. Une fois retirées, les mains sont pratiquement sèches et désinfectées. Le produit permet d’assurer une protection face aux virus. C’est pour cette raison que les deux dirigeants ont créé cette machine destinée aux entreprises, aux hôpitaux et aux cantines : ils déclarent sur leur site internet que 80 % des infections sont transmises par les mains et causent plus de 10 000 décès en France. Un concept qui séduit puisque la firme a décroché de nombreux prix en 2017, comme le prix Rotary de la création d’entreprise ou le prix Start-up des Innotrophées d’Ecobiz.

Le potentiel de ces start-up de la DeepTech est immense. Selon une étude du Boston Consulting Group, il y aurait 3 500 start-up de ce genre dans le monde et les investissements en Europe dépasseraient 4,6 milliards d’euros en 2017. La France reste toutefois loin derrière le Royaume-Uni sur cet aspect : les firmes tricolores n’ont levé que 464 millions d’euros contre 1,6 milliard pour les firmes anglaises.

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