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CréerInnovationL'idée innovante

Ces start-up qui misent sur la réalité virtuelle

À l’ère du numérique et des nouvelles technologies, la réalité virtuelle a émergé et est devenue en quelques années, un besoin indispensable pour de nombreux protagonistes. Longtemps associée au monde du gaming et du divertissement, elle s’est affranchie de certaines barrières pour se diriger vers l’entrepreneuriat. Les entreprises l’utilisent souvent dans le cadre du marketing, de la formation ou encore dans leur recherche et leur développement. Plusieurs start-up venues du secteur commercial, industriel, éducatif ou médical misent aujourd’hui sur la VR, de par ses capacités immenses, pour fabriquer des services et produits innovants. Zoom sur quelques jeunes pousses qui ont laissé entrer la réalité virtuelle dans leur univers.

Selon l’institut IHS Markit, spécialisé dans l’analyse, l’information et les solutions économiques, le marché de la réalité virtuelle et augmentée aurait accru de 72 % en 2017, franchissant les 3,2 milliards de dollars de chiffres d’affaires. Il devrait même atteindre 110 milliards de dollars en 2025 dépassant ainsi 99 milliards du secteur de la télévision, conformément à un rapport de la banque d’investissement, Goldman Sachs.

D’après les prévisions de la filiale française de IDC (International Data Corporation, fournisseur d’informations commerciales, de services de conseil et d’événements dans le secteur de la technologie, ndlr) cet écosystème devrait suivre son expansion dans l’Hexagone, avec une croissance moyenne de 85 % par an entre 2017 et 2022. Les secteurs qui devraient utiliser le plus cette technologie sont l’industrie, le commerce de détail et les transports. De nombreuses entreprises s’appliquent de plus en plus à développer le VR comme une partie intégrante de leur produit ou de leur service, dans des secteurs aussi variés que le commerce l’éducation ou encore la santé.

VirtualiSurg, l’aide à la performance des chirurgiens

VirtualiSurg est une société spécialisée dans la formation médicale. Elle produit des simulateurs de chirurgie multi-sensoriels pour la formation des équipes médicales, chirurgicales et paramédicales.
Ces simulateurs se caractérisent par une expérience immersive et réaliste au sein d’un bloc opératoire virtuel, un couplage de la réalité virtuelle à la manipulation physique de véritables équipements et instruments chirurgicaux, et la mesure de la performance et de la progression de la courbe d’apprentissage.  L’ancien DG des services de l’université de médecine Paris Descartes, Nicolas Mignan (47 ans), avec le chirurgien strasbourgeois, Patrick Pessaux (50 ans) et l’ex-patron de l’Essec, Pierre Tapie (64 ans), ont eu l’idée de se lancer dans la simulation 3.0 d’opérations chirurgicales. « Les méthodes traditionnelles ont révélé une certaine inefficacité, l’avenir consacrera cet apprentissage par la réalité virtuelle »,

Après quatre ans de développement R&D et l’obtention du prix Innovation santé la FrenchTech,  (12 salariés), qui collabore  avec l’Institut de biomécanique humaine des Arts et Métiers, veut accélérer son développement commercial et créer des unités de R&D et production au Brésil, à Singapour et au Canada. « Nous voulons couvrir les aires géographiques les plus dynamiques, soutiennent les trois fondateurs. Ce marché est estimé à terme à 6 milliards de dollars et nos principaux concurrents sont au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada ».

Diakse et ses boutiques virtuelles

Créée en 2015 par Julien Berthomier, Florian Leray, Valérian Gagnaire et  Emmanuel Nexos, la jeune pousse française Diakse développe une solution pour aider les sites d’e-commerce venant d’un commerçant, d’une galerie d’art ou d’un hôtel, en proposant des boutiques de ventes virtuelles. Objectif : offrir une expérience d’achat remarquable comparable aux vraies excursions shopping dans des magasins physiques et permettre aux entreprises clientes de se différencier de la concurrence. Les clients peuvent ainsi grâce à un casque de réalité virtuelle, mais également depuis un ordinateur ou un smartphone, visiter de bon gré, visualiser des produits et réaliser des achats, grâce à une structure photo à 360 degrés. Les logiciels de la start-up prénommés 3DVIꓱW, 3DIMMꓱRSE et 3DRꓱCO permettent de créer une expérience immersive intuitive et personnalisable avec l’intégration de vidéos et autres éléments ainsi que la détection des comportements des utilisateurs via des technologies d’intelligence artificielle et d’analyse comportementale.

Avec cela, les boutiques virtuelles sont améliorées et reconfigurées au moment où un nouveau client s’immerge. La marque ou l’entreprise qui utilise la solution de Diakse peut en toute simplicité, intégrer ou enlever ses produits selon ses stocks. Elles peuvent à travers ce dispositif, souligner leur histoire et leurs valeurs tout optimisant leur stratégie de vente. De grandes firmes l’utilisent aujourd’hui comme le groupe hôtelier AccorHotels, l’assureur AXA, ou encore le leader mondial du luxe LVMH avec sa branche spécialisée dans les vins et spiritueux, Moët & Chandon.

OwnLabs et ses labos de science

Pallier le manque d’éducation scientifique et renforcer l’apprentissage auprès des écoliers et des étudiants en Afrique. C’est le but que s’est fixé la start-up OwnLabs, lancé par de jeunes ingénieurs-entrepreneurs sénégalais de l’École Supérieure Polytechnique de Dakar et de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, en mettant en forme des laboratoires virtuels de physique, chimie et biologie. L’un des CEO, Abdou Khadre Diop, souligne qu’un élève au Sénégal, par exemple, peut effectuer toute sa scolarité sans n’avoir jamais mis en pratique les notions de chimie apprises en classe. À l’aide d’un casque de réalité virtuelle à 90% recyclable, d’un système d’affichage 3D, de lentilles spécifiques et d’un smartphone, la jeune pousse invite l’utilisateur via son application à découvrir un laboratoire scientifique, pour y apprendre plusieurs notions. OwnLabs a remporté le grand prix des Ericsson Innovation Awards 2018, pour la région Afrique-Moyen-Orient.

Hypno VR et sa solution d’hypnose médicale

Fondée en 2016 par les docteurs Denis Graff, Chloé Chauvin et Nicolas Schaettel, la start-up Hypno VR a l’ambition de promouvoir l’hypnose médicale notamment en matière d’anesthésie, grâce à la réalité virtuelle. À l’aide de casques VR, elle développe une solution de logiciels qui comportent plusieurs techniques hypnotiques, permettant aux patients de réduire la consommation de médicaments et l’apparition d’effets secondaires à la suite d’une anesthésie tout en favorisant la sécurité et le bon déroulement des interventions pour les médecins.

Des idées innovantes

Le patient plonge ainsi selon son choix, dans plusieurs univers visuels comme une plage, un fond marin ou un environnement montagneux ainsi que dans des ambiances musicales diverses comme du jazz, du classique ou de l’électro. Par conséquent, ces différents éléments stimuleront les sens de celui-ci et focaliseront son attention, ce qui le plongera dans un état hypnotique où l’anxiété et les douleurs seront mis de côté. La solution de Hypno VR est aujourd’hui utilisée dans plusieurs établissements de Strasbourg et l’entreprise vient de lancer sa commercialisation.

Ces start-up qui viennent de secteurs différents ont misé sur la réalité virtuelle pour proposer des produits ou des services innovants. Les géants de la Tech comme Google ou Apple ne sont pas en restes. La firme créée par Larry Page et Sergueï Brin, s’implique de plus en plus dans la technologie VR. Outre la production de casques de réalité virtuelle, elle a déposé un brevet il y a peu pour inventer un système rendant possible la détection des expressions faciales des utilisateurs de casques VR et permettant de personnaliser des avatars plus fidèles aux émotions qu’ils ressentent.  

Pour rendre les interactions plus réalistes, la technologie devrait reposer sur des caméras de tracking oculaire et du Machine Learning, un algorithme d’apprentissage automatique. Quant à la marque à la pomme, elle développerait un casque VR/AR nommé T288, selon CNET ( site Web d’information consacré à la micro-informatique, Internet et les nouvelles technologies, ndlr). Prévu à l’horizon 2020, il aurait des caractéristiques puissantes comme une définition des écrans en résolution 8K.

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