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Start-Up

SendinBlue surfe sur la vague de la relation client

Portrait et entretien exclusif d’Armand Thiberge. La start-up spécialisée dans la gestion de campagnes d’emailing et de SMS développe une solution internet qui s’appuie sur les besoins des clients. SendinBlue s’est enrichie d’un apprentissage au cas par cas que son fondateur a mûri entre l’Inde et la France.

Fraîchement arrivé en Inde dans le cadre d’un VIE (Volontariat International en Entreprise) après sa formation à l’école Polytechnique, en 2007, Armand Thiberge a le coup de foudre pour l’entrepreneuriat. « C’était presque plus fort que moi. Je ne tenais pas en place. Je n’avais qu’une seule idée en tête : monter ma boîte ». S’il ne connait pas fondamentalement la raison ni le type d’entreprise qu’il veut créer, Armand Thiberge le sait : il a la fibre entrepreneuriale. « C’est peut-être une histoire de caractère, l’envie de faire ce qui me paraît juste ». 

« Etre entrepreneur, un travail de fourmi »

Avec ses quatre associés spécialisés en informatique, il crée une agence web dont il finance le lancement grâce à ses deux derniers salaires. Armand Thiberge fait ses gammes dans l’entrepreneuriat au contact des clients. D’ailleurs, un an après le lancement de l’aventure et quelques associés en plus et en moins, il repart en France pour se rapprocher de ses clients et prendre contact avec eux « de visu ». « Cette première étape a été jalonnée de choses très belles et de passages à vide. Il m’a fallu beaucoup d’abnégation surtout dans un pays différent où je ne connaissais pas grand-chose » se remémore Armand Thiberge. « Etre entrepreneur, c’est un travail de fourmi dont la vision est d’améliorer les choses.»

Un besoin grandissant en outil marketing

Au fur et à mesure de l’avancée du projet et à force d’apprentissage et d’analyse auprès de ses clients, Armand Thiberge se rend compte d’un besoin grandissant en outil marketing. C’est à partir de cette considération que la solution internet MailinBlue voit le jour en septembre 2012. L’équipe change de cap et se spécialise dans le routage emailing. Aujourd’hui, l’entreprise compte 30 salariés en Inde pour la partie technique et développement et 8 salariés en France pour l’aspect support et marketing. Trois levées de fonds ont lieu en 2009, 2012 et 2013. La dernière permet à la start-up de collecter un million d’euros auprès de Caloga, partenaire emailing des annonceurs. « Une levée de fonds est un témoignage concret que l’idée et le service plaisent » confie Armand Thiberge.

A cette occasion, l’entreprise change de nom et devient SendinBlue. Une modification délicate tant l’identité de l’entreprise doit rester claire pour les clients. Mais une modification nécessaire au vue du développement de la start-up qui affiche une croissance mensuelle de 30%. SendinBlue est une solution innovante de campagne emailing, d’envoi de SMS et de newsletters en self-service pour les entreprises. L’ergonomie de l’outil permet une prise en main intuitive et est adaptée aux différents supports. SendinBlue gère à la fois des emails marketing, promotionnels et transactionnels comme les bases de données de contacts ou le suivi des résultats.

Une solution qui s’exporte

La plateforme se vante d’être accessible à tous avec des tarifs d’abonnements s’échelonnant d’un service gratuit à 1449 euros par mois suivant le nombre de mails envoyés. Parmi les 15 000 utilisateurs : des grands comptes comme PriceMinister ou M6 Boutique mais aussi des TPE, des PME, des associations, ou des e-commerçants. L’ambition de la start-up française ne s’arrête pas aux frontières de l’hexagone. En tête des pays déjà utilisateurs de la solution à l’étranger : les Etats-Unis, l’Amérique latine et le Royaume-Uni. Si 80% de la clientèle est française, la plateforme d’emailing et de SMS prépare ce mois-ci sa sortie dans les langues portugaise et italienne.

Pour la suite, « l’avenir est ouvert » assure Armand Thiberge. Le fondateur de SendinBlue affirme son ambition de continuer à gagner des parts de marché et de concurrencer les grosses entreprises du secteur de l’emailing. Pour autant, il le sait et le concède : «difficile de se projeter sur cinq ans. Dans un secteur aussi dynamique, on navigue à six mois ou un an ». D’autant plus que dans les campagnes marketing, l’ennemi a un nom et s’appelle : spam. « Les indésirables compliquent la manœuvre et donne ce côté anxiogène au secteur ». Armand Thiberge l’a bien compris. Derrière la couleur bleu de SendinBlue se cache aussi une partie de la stratégie de la start-up. Une couleur rassurante pour un outil qui se veut vecteur de sérénité et de confiance.

3 questions à Armand Thiberge, fondateur et président directeur général de SendinBlue

Quelle est la difficulté principale à laquelle se frotte un entrepreneur ? 

La solitude. C’est pourquoi il est primordial de bien s’entourer d’associés et d’investisseurs qui comprennent les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Quand on commence, les gens sont tout sourire. Ensuite viennent les désillusions. Il faut savoir persévérer, croire en soi, dans le produit et dans l’idée.

Faîtes-vous facilement confiance dans le milieu professionnel ?

Oui – parfois même trop souvent ! C’est la confiance qui motive les entrepreneurs à aller de l’avant. Sans un peu de feeling, il est difficile d’avancer, même si le business n’est pas une science exacte et qu’il est impossible de tout anticiper.

Avez-vous des difficultés à recruter ?

SendinBlue est une petite boîte. Nous n’avons pas la notoriété d’un gros groupe pour attirer les meilleurs. Mais nous valorisons la croissance, le dynamisme et la polyvalence de notre entreprise. Lors d’un entretien, tout est toujours très positif mais ce n’est qu’en collaborant que je sais si ça fonctionnera vraiment. Trouver les bonnes personnes est difficile. Depuis le début, j’ai un ratio d’un sur deux en général.

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