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Rémunération du dirigeant : comment, à quelle fréquence ?

A la une des médias, les rémunérations des dirigeants des entreprises du CAC 40 font frémir les salariés qui souvent sans s’en rendre compte reporte cette image de démesure sur leur propre dirigeant. Certes les dirigeants disposent d’une liberté importante pour fixer leur rémunération, mais il convient de prendre en considération des aspects fiscaux, sociaux et financiers. Comment trouver le juste compromis ?

Salaire ou dividendes ?

Avant d’en fixer le montant, le premier choix à effectuer concerne le mode de rémunération. La forme juridique de l’entreprise permettra de pouvoir opter, ou non, pour une rétribution par le biais des dividendes. A défaut, ce sera par l’intermédiaire d’un salaire. Sur le plan social, le travailleur salarié (TS) et le travailleur non salarié (TNS) se distinguent quant au coût des cotisations. Le TS engendre des coûts de l’ordre de 60 % du revenu à verser, tandis que le taux n’est que de 30 % pour le TNS. En contrepartie, le TS bénéficie d’une couverture plus importante, en termes de retraite complémentaire ou d’assurance invalidité ou de décès. Fiscalement, dans les deux cas, la rétribution sera déduite de l’assiette de l’impôt sur la société, mais le choix effectué aura malgré tout un impact loin d’être neutre sur la trésorerie de l’entreprise.

Considérer sa trésorerie actuelle, et à venir

Au moment de définir le montant de sa rémunération, le dirigeant d’entreprise doit prendre en considération l’état de sa trésorerie, ainsi que les investissements potentiels qu’il envisage de faire. Une rémunération par le biais d’un salaire mensuel implique d’avoir une trésorerie avec le moins de retard possible, afin de pouvoir subvenir chaque mois au paiement de la somme, ainsi que des charges inhérentes. Ainsi, selon le type de clients et les modalités de paiements, il paraît important de reconsidérer son mode de financement. Un entrepreneur spécialisé dans le nettoyage qui avait jusqu’en 2012 une clientèle composée essentiellement de particuliers et de professionnels avait ainsi opté pour un versement de salaire mensuel. Les paiements de ses clients se faisant à court terme, la trésorerie de l’entreprise pouvait absorber cette charge sans problème. Mais en 2012,à la  suite d’un changement notable de son offre, sa clientèle devint essentiellement institutionnelle. Dès lors, les délais de paiement s’allongèrent considérablement, créant une problématique de trésorerie dont la solution vint en partie d’un changement de rétribution, mixte entre salaire plus faible et dividendes. Pour un dirigeant, fixer sa rémunération devra donc prendre en considération la trésorerie de l’entreprise, ainsi que les investissements potentiels à court et moyen terme, afin de ne pas plomber ses potentialités avec un mauvais choix stratégique.

Plus complexe qu’il n’y paraît

Définir soi-même sa rémunération n’est pas si simple qu’il n’y paraît. Il s’agit pourtant d’une question à laquelle tous les entrepreneurs doivent répondre. La réponse est finalement un savant mélange entre les besoins de rentabilité et de trésorerie de l’entreprise et nécessité personnelle. D’un point de vue fiscal, les impôts donnent un premier cadre qu’il faudra impérativement respecter. Le montant de la rémunération doit en effet correspondre à un travail effectif. Cette notion, si elle reste vague, implique d’éviter les excès. De plus, le code 39-1-1 du Code des impôts précise que la rémunération doit correspondre à celle des autres dirigeants de secteur équivalent. Dans la pratique, il s’avère que les patrons font preuve de modération au moment de se rémunérer, car la moyenne des salaires ne dépasse pas les 4000 euros net. Pour se rémunérer, attention toutefois à ne choisir qu’un mode de rétribution par les dividendes, les impôts pouvant considérer cette méthode comme une tentative d’échapper aux paiements des cotisations sociales.

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